Mardi 2 décembre 1873
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
2 Décembre 73[1]
Mon cher petit Père,
Tu es bien bon de me pardonner mes sales petites lettres et je t'en remercie beaucoup car je ne brille pas par la propreté et je t'assure que s'il fallait mettre beaucoup de temps à t'écrire et à faire une page de calligraphie cela ne m'amuserait pas du tout.
Aujourd'hui ce sera encore une lettre à la hâte car c'est Mardi et tu sais que ce jour-là on est toujours pas mal pressé cependant aujourd'hui j'ai à peu près fini. Jeanne Brongniart est là mais nous ne nous occupons pas d'elle heureusement qu'elle ne s'en fâche pas et qu'elle veut bien revenir.
Je n'ai rien de nouveau à te dire hier Mlle Poggi[2] n'est pas venue je pense qu'elle a été reprise de ses douleurs névralgiques, par contre Mlle Bosvy est venue 3 heures.
Je viens d'être interrompue par la visite de M. Allain[3] accompagné de son fils de sa fille et d'Hortense Duval. Bien qu'ils ne soient pas restés longtemps je crois que ma lettre ne pourra partir que demain.
Ils étaient venus à pied et c'est pour cela que les dames[4] n'avaient pas accompagné.
Aujourd'hui nous avons été essayer les petites robes rue de l'Epée de Bois[5] cela a été notre seule sortie. Hier nous avons joué chez Mme Pavet[6] de 1 h à 2h ½.
Déjà huit jours aujourd'hui que tu es parti mon bon petit père ! Plus que trois semaines et nous te posséderons de nouveau ! quel bonheur.
C'est demain le grand jour comme tu sais mais mon peu de succès ne me fait attendre à rien de brillant je te dirai en détail comment cela se sera passé.
Le petit Bureau[7] allait un peu mieux ce matin et le médecin dit que s'il passait la journée d'aujourd'hui on pouvait le regarder comme sauvé
La candidature d'oncle[8] marche toujours de même, la nomination est encore remise de façon que cela ne se fera que la veille du jour de l'an.
Ce que tu me dis de bonne-maman Duméril[9] m'ennuie beaucoup je te prie de lui dire de ma part de bien bien se soigner ce qu'elle ne fait certainement pas.
Emilie[10] compte toujours les jours jusqu'à sa 1ère communion et il n'y en a plus que 185 aussi tante[11] a-t-elle déjà retenu les places à l'église
Ce soir M. Boussiard[12] vient mais peut-être Founi ne prendra-t-elle pas sa leçon car elle n'est pas trop en avance.
Adieu mon père chéri, tante et oncle me chargent de te dire mille choses de leur part. Emilie se joint à moi pour t'embrasser bien fort.
ta petite Marie
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Mlle Poggi, professeur de piano.
- ↑ Emile Allain, père de 4 enfants.
- ↑ Alice Lebreton, épouse d’Emile Allain.
- ↑ Maison de charité fondée par la sœur Rosalie (Jeanne Marie Rendu).
- ↑ Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Joseph Bureau.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie (« Founi »).
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ M. Boussiard, professeur d’écriture.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 2 décembre 1873. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_2_d%C3%A9cembre_1873&oldid=42501 (accédée le 22 décembre 2024).
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