Mardi 22 mars 1843

De Une correspondance familiale

Lettre d’Eugénie Duméril (Lille) à son cousin et fiancé Auguste Duméril (Paris)


d’Eugénie Duméril.

Le 22 Mars 1843.

Papa[1], à qui je viens de relire votre lettre, m’autorise, mon bon Auguste à répondre aux questions que vous m’adressez. Votre aimable cousine Mme Latham[2], que je désire beaucoup connaître, a l’intention de nous faire un très beau cadeau, dont je suis bien reconnaissante, et dont je vous prie de la remercier beaucoup pour moi. Vous me demandez si je préfèrerais un tapis à une garniture de cheminée, et je trouve que la garniture de cheminée nous serait plus nécessaire. Il me semble que c’est là aussi votre avis. Constant et Félicité[3], que je compte remercier tout à l’heure, quoique je sois attendue chez Eléonore[4], me rendent aussi toute confuse du beau cadeau qu’ils nous destinent, et qui nous sera si utile. Je serai gâtée par tout le monde, car mon oncle et ma tante[5] n’épargnent rien pour faire de notre joli appartement un lieu aussi commode qu’agréable. Exprimez-leur, je vous prie, combien j’en suis reconnaissante. Je ne tiens pas à une couleur plutôt qu’à une autre, pour le meuble de notre chambre, et je préfère, mon bon Auguste, que vous le choisissiez à votre goût.

Je viens de compter ce que je puis dépenser pour compléter les mille francs, et je vois qu’il me reste en tout 248 F : ainsi, le garde-cendres, que je vous prie d’acheter, pourrait être à peu près de 124 F. Papa, se rappelant qu’au mariage d’Auguste[6], on a payé plusieurs choses très cher, et, entr’autres, les montres, pense que nous pourrions acheter ici ce que nous destinons en commun à Auguste et à Adine, et il me charge de vous demander ce que vous en pensez. Ainsi, écrivez-moi une dernière fois par Eléonore, dont je n’ai pas l’autorisation, mais à qui je vais la demander. Je mettrai ma lettre à la poste, lorsqu’on viendra me chercher pour le dîner. Tous les détails que contient votre lettre m’ont fait un vif plaisir, mon bon Auguste, et je serai fort contente d’en recevoir une seconde. Je vous remercie du châle que vous me destinez, et que j’aimerai à porter. Je vous quitte un peu précipitamment, étant pressée par l’heure, mais auparavant, je vous charge d’être, auprès de mon oncle et de ma tante, l’interprète de mes sentiments de dévouement et d’affection, et de recevoir la nouvelle assurance de ma sincère amitié.

Votre cousine et amie

E. Duméril.

Papa me prie de ne pas l’oublier auprès de vous.


Notes

  1. Auguste Duméril (l’aîné).
  2. Pauline Elise Delaroche, épouse de Charles Latham.
  3. Félicité Duméril, sœur d’Eugénie et son mari Louis Daniel Constant Duméril.
  4. La cousine Eléonore Vasseur, un des enfants d’Angélique Cumont et de Léonard Vasseur, sert parfois d’intermédiaire pour le courrier.
  5. André Marie Constant Duméril et Alphonsine Delaroche.
  6. Charles Auguste Duméril, frère d’Eugénie, a épousé en 1841 Alexandrine Brémontier, dite Adine.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, p. 348-350

Pour citer cette page

« Mardi 22 mars 1843. Lettre d’Eugénie Duméril (Lille) à son cousin et fiancé Auguste Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_22_mars_1843&oldid=40859 (accédée le 15 novembre 2024).

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