Mardi 14 juin 1881 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Émilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), jointe à la lettre précédente


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14 Juin 1881

Mon Papa chéri,

Je joins un mot à la lettre de Marie[1] pour te dire combien je suis contente d’avoir été reçue à mon examen d’allemand, il est vrai que l’oral ne me faisait pas peur mais cependant j’ai été un peu intimidée je ne me sentais pas si à l’aise qu’en étant seule avec mon papier, aussi n’ai-je pas passé aussi bien ; mais j’ai été reçue et Mlle [Jacobsen[2]] n’a pas été mécontente de moi ce sont les deux points principaux, le reste n’est qu’une question d’amour-propre plus ou moins satisfait pour la maîtresse et pour l’élève. Je n’ai pas mal répondu aux questions de grammaire, mais je me suis un peu embrouillée en traduisant de vive-voix un passage assez difficile de Schiller ce qui a fait dire à M. Hermann[3] que d’après mes devoirs écrits il aurait attendu une plus grande abondance de mots, je n’ai pas osé lui répondre que s’il n’avait pas été devant moi et s’il n’y avait pas eu une salle pleine de monde derrière mon dos, j’aurais peut-être trouvé plus de mots. Ce qui m’a ravie surtout, c’est le succès de Paule[4], elle a tant travaillé qu’elle le méritait bien.

Marie te met au courant de tout aussi n’ai-je pas de nouvelles à t’apprendre si ce n’est que celles d’Étienne[5] sont meilleures ; il avait un abcès qu’on a percé hier ce qui l’a soulagé un peu et il n’a presque plus de fièvre, mais il paraît que sa pauvre jambe est dans un état pitoyable et qu’il souffre beaucoup tout en étant très courageux.

Adieu mon père chéri, je t’embrasse de toutes mes forces et de toute mon affection.

Émilie

Marie et Jeanne sont ici, nous les avons ramenées après avoir été dire adieu à bon-papa et bonne-maman[6] qui partent demain matin.

Si je ne t’ai pas écrit hier c’est que nous n’avons passé à la maison que le temps du déjeuner.           


Notes

  1. Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et sœur d’Émilie.
  2. Mlle Jacobsen, professeur d'allemand.
  3. Édouard Wolf Joseph Telscher Hermann.
  4. Paule Arnould.
  5. Étienne Pavet de Courteille, malade dans la pension de Mesnières.
  6. Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mardi 14 juin 1881 (B). Lettre d’Émilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), jointe à la lettre précédente », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_14_juin_1881_(B)&oldid=40709 (accédée le 15 novembre 2024).

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