Mardi 14 juillet 1807
Lettre de Jean Baptiste Say (Auchy-lès-Hesdin) à sa tante Élisabeth Castanet (Paris)
Naissance d’Alfred Say.
Auchy mardi 14 juillet 1807
Chère Tante, je vous annonce et vous prie d’annoncer à nos chers parents l’arrivée en ce monde d’un nouveau neveu, garçon vigoureux et bien portant qui a fait son entrée hier au soir à près de dix heures. Ma femme a eu un peu de peine et le travail a duré près de 24 heures, mais le résultat a été satisfaisant pour tout le monde, car j’ose dire que nos deux aînés et nos deux cadettes ne désiraient pas un frère moins vivement que nous un fils[1].
Voilà qui va soutenir un nom qui n’est plus porté par personne plus vieux que moi ; il faut espérer que nous et la famille recevrons par la suite toute satisfaction de ce nouvel hôte.
Assurez en même temps mon Oncle et ma Tante[2] et Alphonsine et François et vous-même, ma chère Tante, de notre tendre attachement.
J’ai eu des nouvelles de votre arrivée par mon associé et j’ai compris aisément quoiqu’il ne me le dise pas, qu’il ne vous a pas laissé le temps de prendre racine en chemin. C’est la manie de l’homme. Tout ce que je peux espérer, c’est que vous soyez bien remise de la fatigue du voyage.
Madame De Loche[3] n’est point encore de retour à Auchy malgré l’ardent désir qu’elle avait de précipiter son retour. M. Godard, son gendre, est parti en même temps qu’elle pour la Normandie où il s’occupe à contrecarrer la terminaison des affaires qui sont l’objet de son voyage. Cet homme, après avoir volé sa belle-mère et nous à Paris, en recevant et en donnant quittance pour nous de quelques sommes, a trouvé qu’il y avait encore quelques moyens de nous faire contrarier là-bas et il a jugé que ce petit plaisir valait les frais du voyage.
La colonie d’Auchy se porte bien. Le vésicatoire qu’on a mis à Adrienne paraissait lui avoir fait du bien. Elle et son frère vous envoient leurs embrassements. Vous en avez aussi beaucoup de la part de ma femme. Ne nous oubliez pas tous deux auprès des Delaroche, et recevez nos tendres amitiés.
J. B. Say
Le petit pavillon est un peu abandonné depuis votre départ. La chaleur y est excessive et nous avons comme vous savez peu d’instants libres.
Notes
- ↑ Jean Baptiste Say et son épouse Julie Gourdel de Loche ont déjà quatre enfants au moment où naît le petit Alfred : Horace (1794-1860), Adrienne (1796-1857), Amanda (1803-1814) et Octavie (1804-1865).
- ↑ Marie Castanet, son époux Daniel Delaroche et leurs enfants Alphonsine et Étienne François.
- ↑ Possiblement la mère de Julie, Perrine du Bournay, épouse du magistrat Michel Gourdel de Loche (né vers 1751) d’origine genevoise.
Notice bibliographique
D’après le site http://xaviersoleil.free.fr/genealogie.html
Annexe
Madame Castanet rue Favart N° 2 à Paris.
Pour citer cette page
« Mardi 14 juillet 1807. Lettre de Jean Baptiste Say (Auchy-lès-Hesdin) à sa tante Élisabeth Castanet (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_14_juillet_1807&oldid=57865 (accédée le 21 novembre 2024).
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