Mardi 10 septembre 1811

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

Original de la lettre 1811-09-10.jpg


N°207

Paris le 10 7bre 1811

Mon Cher père, je n'ai pu m'occuper de vos affaires qu'hier seulement. Monsieur De Lacépède veut bien y mettre le plus grand intérêt : il me l'a témoigné en me chargeant de vous l'annoncer. je suis convenu avec lui que vous m'adresseriez votre demande dans laquelle vous solliciterez brièvement la place vacante en exposant vos titres et vous finirez par parler d'un traitement de réforme. je lui adresserai cette demande qu'il se chargera de transmettre et dès demain il en parlera au grand juge[1].

Le général Dejean[2] est en tournée pour deux mois, M. De Beauharnais est aussi absent.

Nous sommes établis rue favart n° 2 depuis notre malheur[3], c'est là qu'il faudra m'adresser votre lettre. ma femme[4] supporte notre chagrin avec le plus grand courage. je pars pour présider les jurys de médecine le 17 de ce mois. je commence le 18 à orléans, le 24 à châteauroux, le 30 à Tours. De là je vais à Brest où je serai le 10 8bre, à nantes le 19, à angers le 28. je ne serai de retour à Paris que le 8 novembre. mon beau frère François[5] m'accompagne. J'ai bien besoin d'occupations forcées pour me distraire. ma santé n'est pas très bonne. je suis enrhumé et affecté d'une sorte de coqueluche depuis près de deux mois. faites dire je vous prie à Fauchon que je ferai ce qu'il désire pour son frère avant de quitter paris. nous embrassons tendrement Désarbret[6], reine, ma mère[7] et vous. bien des amitiés à Montfleury.

votre fils C. Duméril

P.S. Notre petit[8] va très bien malgré sa coqueluche.


Notes

  1. Claude Ambroise Régnier (1746-1814), grand-juge et ministre de la justice.
  2. Jean François Aimé Dejean.
  3. Depuis la mort de la petite Caroline (l’aînée), les Duméril habitent chez les Delaroche, parents d’Alphonsine.
  4. Alphonsine Delaroche.
  5. Etienne François Delaroche.
  6. Joseph Marie Fidèle dit Désarbret et Florimond dit Montfleury (l’aîné), frères d’AMC Duméril ; Reine, leur sœur.
  7. Rosalie Duval.
  8. Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 72-74)

Annexe

A Monsieur

Monsieur Duméril père

petite rue Saint Rémy n° 4

A Amiens

Somme

Pour citer cette page

« Mardi 10 septembre 1811. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_10_septembre_1811&oldid=40654 (accédée le 24 avril 2024).

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