Lundi 6 janvier 1806 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens)

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N°161

Mes chers Parents,

Nous avons enfin des nouvelles d'Auguste[1]. J'ai vu ce matin chez le Ministre[2] une lettre qu'il a écrite de Milan le trois nivôse. il lui mande qu'après avoir éprouvé des désagréments dont il l'a entretenu précédemment, il se voit réduit à peu près à Zéro par la suppression successive de cinq Hôpitaux sur six qui étaient confiés à sa direction ou surveillance. Il demande à revenir à Paris à moins que le Ministre ne veuille le charger du service dans l'armée de Naples pour laquelle on fait partir 35 000 hommes. Mais dans ce cas il prie le Ministre d'écrire en sa faveur non aux agents généraux, mais au Général Saint-Cyr[3]. Sa lettre est très fortement et très bien écrite : le Ministre lui a fait écrire poste pour poste en lui envoyant une nouvelle Commission et une lettre Particulière pour le Général Saint-Cyr que le Ministre a écrite lui même. Je désire qu'enfin il soit satisfait, peut-être alors nous écrira-t-il, Car jusqu'ici il n'a donné qu'une seule fois de ses nouvelles. je ferai en sorte de lui en donner demain. J'ai trouvé ce matin chez le Ministre de l'Intérieur[4] M. D’Estourmel qui était avec la députation de la Somme. il est venu à moi, m'a fait beaucoup d'honnêtetés et m'a engagé à l'aller voir, ce que je me propose de faire.

J'ai fait beaucoup de courses aujourd'hui ; mais je n'ai pas encore vu toutes les personnes que je désire visiter. Mon cheval continue de boiter mais le vétérinaire assure que cela n'aura pas de suite.

On ne dit rien de nouveau ici. On ne parle même pas du retour de l'empereur comme d'une chose prochaine. J'ai reçu hier les épreuves des feuillets de mon livre[5] que je fais changer. Je vous embrasse bien tendrement.

Lundi 6 janvier soir

C. Duméril

Toute la famille du cousin Dumont[6] se porte très bien.


Notes

  1. Auguste (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
  2. Le ministre de la Guerre Louis Alexandre Berthier.
  3. Laurent Gouvion-Saint-Cyr.
  4. Jean Baptiste Nompère, comte deChampagny.
  5. La Zoologie analytique, ou Méthode naturelle de classification des animaux... paraîtra à Paris chez Allais en 1806.
  6. Charles Dumont de Sainte-Croix et son épouse Rosalie Rey de Neuvié ont plusieurs enfants en bas âge, nés en 1798, 1800 et 1801.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 134-135)

Pour citer cette page

« Lundi 6 janvier 1806 (B). Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_6_janvier_1806_(B)&oldid=40588 (accédée le 21 novembre 2024).

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