Lundi 4 juillet 1887 (C)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris), à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann)


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Paris 4 Juillet 1887

Ma chère bonne-Maman,

Depuis que je t’ai écrit nous n’avons pas été bien contents de l’état de notre chère malade[1] : elle a toujours une fièvre forte et persistante qui paraît ennuyer beaucoup les médecins[2] et qui nous préoccupe bien aussi, car évidemment les choses ne suivent pas la marche normale ; aujourd’hui tante devrait être sur le point de se lever et, au contraire, elle est beaucoup moins bien qu’au commencement de la semaine dernière. Elle ne mange plus, tout la dégoûte, ses nuits sont plus agitées et elle perd des forces.

Notre pauvre oncle[3] est bien triste, pourtant il ne faut pas s’inquiéter outre mesure et espérer que les soins si intelligents et si dévoués dont oncle et les médecins l’entourent triompheront du mal. Elle a eu hier la visite de son confesseur qu’elle avait demandé et qui lui a fait beaucoup de bien. Elle n’a plus eu un instant de délire depuis Samedi et elle a même une présence d’esprit extraordinaire, s’occupant de tout et pensant à tout.

Je vous enverrai chaque jour un petit bulletin de la santé de notre chère tante car je suis sûre que vous ne cessez de penser à elle et à nous tous. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Marie[4] est arrivée hier matin, sa belle-mère[5] est auprès des enfants[6], moi aussi j’ai laissé les miens[7] à ma belle-mère[8] à Grigny[9], car nous ne voulons ni l’une ni l’autre nous éloigner de notre tante chérie.

Émilie


Notes

  1. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards.
  2. Le docteur Octave Terrillon et le chirurgien Aristide Verneuil.
  3. Alphonse Milne-Edwards.
  4. Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville et sœur d'Émilie.
  5. Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville.
  6. Jeanne, Robert, Charles et Marie-Thérèse de Fréville.
  7. Jacques et Lucie Froissart.
  8. Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart.
  9. Les Froissart ont loué pour l'été une maison à Grigny (Essonne)..

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 4 juillet 1887 (C). Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris), à sa grand-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_4_juillet_1887_(C)&oldid=52579 (accédée le 15 novembre 2024).

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