Lundi 4 juillet 1887 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à sa belle-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)


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4 Juillet 87

5h 1/2

Ma bonne Marie, votre lettre, arrivée à 11h 10h et la dépêche de Marcel[1] arrivée à 3h sont un baume sur le cœur ! Maintenant je voudrais tenir la lettre de demain ! Dieu veuille bien nous accorder le progrès de ce léger mieux[2]. Bien des prières ardentes lui sont adressées !

Vos chers enfants[3] ont passé une excellente journée : Ce matin les leçons d’allemand ont été bien prises. Mlle de C.[4] est très satisfaite. Après le déjeuner (Jeanne a beaucoup mangé) les 3 grands ont été se promener un quart d’heure ou une ½h avec Mlle de C. puis la chaleur a fait regagner la maison. Mlle a eu la bonne idée de les faire asseoir sur le canapé du billard et de leur conseiller de dormir. J. et R. se sont simplement reposés. Ch. est monté dormir pour de bon dans sa chambre. Nous sommes restés dans le billard jusqu’au goûter et pendant ce temps, J. et R. ont lu et J. a écrit ses deux lignes. Elle était si bien en train de lire qu’elle ne voulait pas s’arrêter mais je l’ai arrêtée après 2 pages, quoiqu’elle ne paraisse pas plus fatiguée de tête que du corps.

à 4h J. a cousu un peu et beaucoup joué, tranquillement, avec R. Je me suis arrangée pour que les 2 grands soient avec Mlle et Ch. seul est avec nounou[5]. Mlle seems to fill her duties very well and to be very happy of the best news. Every body here is also happy of those news.

Voici les commission de vos [enfants] :

Je vous embrasse, [J] est très contente de savoir bonne tante mieux et demande si vous savez quand vous reviendrez. Elle a paru fort étonnée de penser que bonne tante n’a pas travaillé du tout depuis qu’elle est malade.

R. vous embrasse et comme oncle[6] est très adroit, il faut guérir tout de suite bonne tante.

Vous n’avez pas eu le temps d’emporter une robe légère ; dites-moi celle que vous désirez, Thérèse[7] vous fera un paquet qu’on portera au chemin de fer. L’adresse chez Mme Pavet[8], n’est-ce pas ?

Votre petit bijou a sa 2e dent depuis hier. Elle est fraîche et gaie et a bien dormi, comme d’habitude. Les trois autres ont bien dormi et vont bien.

Entièrement de cœur avec vous, ma bien chère Marie,

S. de F.

Charles est très fier d’avoir 3 ans. R. voulant aussi avoir quelque chose de nouveau, il est convenu qu’il a 4 ans ½.

J. n’est plus du tout excitée. Elle ne paraît pas non plus énervée (je veux dire fatiguée).

C’est Jeanne qui a désiré vous écrire cette lettre. R. et Ch. ne toussent presque plus, 2 fois chaque matin à peu près et pas la nuit me disent Nounou et Thérèse.


Notes

  1. Marcel de Fréville.
  2. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards (« bonne tante »); elle souffre des suites d'une opération.
  3. Jeanne, Robert, Charles et Marie-Thérèse (« petit bijou ») de Fréville.
  4. Mademoiselle de Castel.
  5. Probablement Marie Gérard, nounou de Marie-Thérèse de Fréville.
  6. Alphonse Milne-Edwards.
  7. Thérèse, employée chez les de Fréville.
  8. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Lundi 4 juillet 1887 (B). Lettre de Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) à sa belle-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_4_juillet_1887_(B)&oldid=40557 (accédée le 18 décembre 2024).

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