Lundi 30 juillet 1855

De Une correspondance familiale

Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville)

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Paris 30 Juillet 1855

Voilà bien longtemps ma chère Adèle que je ne suis venue causer avec toi, au reste si je ne me trompe nos torts sont réciproques et je crois que nous avons été aussi paresseuses l’une que l’autre ; ce qui peut nous excuser toutes deux c’est que nous avions toujours mutuellement de nos nouvelles et que nous savions bien que nous ne nous oubliions pas. Ainsi, si tu es de mon avis nous nous pardonnerons en nous faisant la promesse de ne plus retomber dans la même faute et nous scellerons la réconciliation par un bon baiser.

Je te dirai que Petit Farceur croît chaque jour en force et en beauté ; il est très amusant, hier il a joué toute la journée avec Léon[1] et je ne sais réellement pas lequel des deux s’amusait le plus.

Maintenant il a un collier et on l’attache toute la journée à une des caisses d’oranger ; avant qu’on eût pris ce parti, il s’en allait dans l’allée de ronde et nous avions grand peur qu’il se laissât voler.

Ton jardin est très fleuri, les poires qui restent sur l’arbre paraissent solides et semblent bien tenir[2].

J’ai eu de bonnes nouvelles de Montmorency Samedi dernier, j’espère en recevoir encore aujourd’hui par François[3] qui va revenir.

Ces demoiselles[4] ne sont pas venues à Paris comme je l’espérais, je ne pense pas les voir maintenant avant la seconde quinzaine d’Août, c’est un peu long.

Je ne te réitère pas mes compliments de condoléances sur ta triste traversée de Samedi, je les ai déjà faits à ton père[5] et je ne veux pas te rappeler encore de si tristes souvenirs.

Adieu, ma chère petite Adèle, je t’embrasse bien tendrement sur tes deux bonnes grosses joues qui j’en suis certaine brillent dans tout leur éclat trouvillais.

Ta cousine et vieille amie

Caroline


Notes

  1. Léon Duméril, frère de Caroline, âgé de 15 ans.
  2. Adèle Duméril habite au Jardin des Plantes.
  3. François, domestique chez les Desnoyers.
  4. Eugénie et Aglaé Desnoyers, amies de Caroline, passent l’été dans la propriété familiale de Montmorency.
  5. Auguste Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Lundi 30 juillet 1855. Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_30_juillet_1855&oldid=48204 (accédée le 19 avril 2024).

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