Lundi 16 juillet 1855

De Une correspondance familiale


Lettre de Caroline Duméril (Montmorency) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville), avec un ajout de leur amie Eugénie Desnoyers


Original de la lettre 1855-07-16.jpg


Montmorency 16 Juillet 55

Julien[1] me fait l’honneur de m’offrir une place dans sa lettre ma chère Adèle et tu comprends que je saisis son offre avec empressement pour venir te remercier de ta bonne petite lettre que j’ai reçue hier et qui m’a fait grand plaisir.

Je comprends tout le plaisir que tu dois éprouver à te baigner et à te promener[2], c’est une jouissance que j’ai assez bien goûtée il y a deux ans pour me la rappeler parfaitement. Vendredi la fête sera complète puisque ton père[3] sera près de vous. Je n’ai pas besoin de te féliciter sur ta perspicacité ; tu as parfaitement deviné que je m’amuse à Montmorency, il est vrai, mais je crois que je t’avais prévenue à l’avance que je ne comptais pas m’ennuyer, j’ai eu bien peur figure-toi d’être obligée de m’en aller cette semaine à cause d’Anna[4] mais heureusement tout est arrangé ; je vais passer la journée de demain à Paris et je reviendrai Vendredi matin pour prendre une leçon d’Anglais et je finirai tranquillement mon séjour ici sans autre encombre je l’espère. Tu ne compteras pas je te prie ce mot pour une lettre car j’ai l’intention de t’écrire bientôt

très longuement d’ailleurs tout ce que je pourrais te raconter, je vais charger ton père de le dire de ma part. Adieu, enfant, embrasse bien ta mère[5] pour moi et reçois pour toi-même les meilleures caresses et amitiés.

Ta cousine ou plutôt comme tu le dis ta sœur bien attachée

Caroline Duméril

Je profite chère Adèle, de la permission que me donne mon amie de griffonner sur sa lettre quelques lignes pour te dire aussi que je prends part à la conversation quand notre amie Adèle en est le sujet ce qui n’est pas chose rare. Je t’assure, nous trouvons tous trop de plaisir à nous rappeler les instants que nous avons passés avec toi pour ne pas en parler souvent. Aujourd’hui, chérie, je ne vais pas causer plus longtemps avec toi, mais reçois toujours un bon baiser de la part de ta vieille amie.

Eugénie Desnoyers

Rappelle-moi je te prie à ta bonne mère.


Notes

  1. Julien Desnoyers, jeune frère d’Eugénie, âgé de 8 ans.
  2. Adèle passe les vacances à Trouville.
  3. Auguste Duméril termine le 16 juillet le cours d’ichtyologie pour lequel il remplace son père André Marie Constant Duméril au Muséum.
  4. Soit Anna Duméril (1835-1913), soit plus probablement Anna Martin (née en 1846), toutes deux petites-filles de Florimond Duméril (l’aîné).
  5. Eugénie Duméril, épouse d’Auguste Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original. Cette lettre accompagne une lettre de Julien Desnoyers (non conservée)

Pour citer cette page

« Lundi 16 juillet 1855. Lettre de Caroline Duméril (Montmorency) à sa cousine Adèle Duméril (Trouville), avec un ajout de leur amie Eugénie Desnoyers », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_16_juillet_1855&oldid=57838 (accédée le 25 avril 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.