Lundi 26 octobre 1863
Lettre de Félicité Duméril (Morschwiller) à Eugénie Desnoyers, amie de sa fille décédée (Paris)
Morschwiller 26 8bre 1863
Il y a longtemps, ma bien chère enfant, que je ne me suis donné le plaisir de venir causer un peu avec toi, mais crois bien que si je ne t'ai pas écrit, ma pensée et celle de tous les miens ne se sont pas moins portées bien souvent vers toi qui es devenue pour nous tous un ange gardien. Tu le vois ma douce enfant, je t'unis dans mon cœur à ma bien aimée fille[1] ; ne possèdes-tu pas comme elle tout ce qui donne à la femme la vraie noblesse et la plus grande richesse. Notre chère et charmante Miky[2] parle de sa petite marraine bien souvent, il semble que cette enfant aspire à te voir, à te parler, et à retrouver enfin sa mère, quant à Charles[3] ses yeux se mouillent en parlant de toi, de notre bien aimée et il dit : Caroline et Eugénie se sont perfectionnées l'une l'autre. Il y a quelques mois, ma pauvre mère[4] ayant deviné nos pensées secrètes[5], nous questionna et sur notre réponse elle joignit les mains pour te bénir comme on bénit l'enfant qui doit attirer dans une maison les bénédictions du Ciel. Comment va ma chère Aglaé[6], peut-elle marcher à présent ? embrasse-la bien fort pour moi ainsi que ta bonne mère[7], toutes deux savent bien, j'espère combien est vif et profond l'attachement que j'ai pour elles. Me voici à Morschwiller auprès de mon bon mari[8] et de Léon[9], ils sont bien occupés du travail de la fabrique et ils y mettent un bien grand intérêt. On me demande ma lettre pour la remettre au voiturier, je te quitte donc, ma bien chère enfant en te serrant dans mes bras autant que je t'aime. Mille choses bien affectueuses à ton bon père[10] et à Julien[11].
F Duméril
Notes
- ↑ Caroline Duméril, décédée, fille de Félicité et épouse de Charles Mertzdorff.
- ↑ Miky, Marie Mertzdorff, fille de Caroline et filleule d’Eugénie Desnoyers.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Alexandrine Cumont, veuve d’Auguste Duméril l’aîné, décédée le 3 octobre 1863.
- ↑ Félicité Duméril souhaite qu’Eugénie Desnoyers épouse Charles Mertzdorff, son gendre veuf avec deux fillettes.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards et sœur d’Eugénie.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Léon Duméril, fils de Louis Daniel Constant et Félicité.
- ↑ Jules Desnoyers.
- ↑ Julien Desnoyers, frère d’Eugénie.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Annexe
Mademoiselle E Desnoyers
Rue Cuvier 57
Paris
Pour citer cette page
« Lundi 26 octobre 1863. Lettre de Félicité Duméril (Morschwiller) à Eugénie Desnoyers, amie de sa fille décédée (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_26_octobre_1863&oldid=40458 (accédée le 18 décembre 2024).
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