Lundi 20 novembre 1865
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (à Ancy-le-Franc chez leur frère)
20 9bre 1865
Ma chère petite Gla,
Je rentre de promenade avec les enfants[1] et je trouve ta bonne petite lettre. Voilà qui est aimable d’avoir pris de suite la plume pour venir causer avec nous. C’était si bon d’être ensemble que ce n’est pas facile de s’habituer à se passer l’une de l’autre.
Je suis bien contente que vous ayez fait bon voyage[2]. J’ai reçu hier une lettre d’Alfred me demandant votre itinéraire, mais il n’était plus temps de lui répondre puisque vous étiez depuis 15 heures avec lui. Je vais faire demander à Thann <au> télégraphe explication du < > qu’Alfred < > de même à <Tonnerre> car pour des choses graves ce serait très contrariant. Pour cette fois il n’y a pas eu de mal, <puisque> tout <a pu> s’arranger mais il faut savoir comment cela est arrivé.
Fais bien mes amitiés au frère[3] ainsi que de la part de Charles[4] et des fillettes. Il doit être bien content de vous avoir, vous allez mener une bonne petite vie chez lui ; nous savons par expérience qu’on y est très bien. Comment va sa Nanette[5] ? Dis-lui que quand il lui prendra une idée de venir au Vieux-Thann il sera bien reçu.
Je suis ennuyée pour toi que ton domestique soit arrivé avant toi. Ces Messieurs ont beau dire que ce sont des petites choses, pour nous dont c’est la vie de nous occuper de la maison, ce sont des petites choses qui en deviennent de grandes. Mais avec Cécile[6] il n’y a pas à craindre l’influence. Comment se fait-il qu’on ne t’ait pas prévenue, au reste la santé d’Alphonse est plus précieuse n’est-ce pas ?… que tout cela, ainsi donc tu n’aurais pas hâté pour cela ton retour.
Samedi après ton départ nous sommes rentrés de suite, nous avons pris nos leçons pour nous distraire et l’après-midi je l’ai employée comme j’en avais formé le projet. Hier je suis allée à 7 h à l’église. Je suis contente que bonne-maman Mertzdorff[7] ait pu pu venir aussi avec moi. Nous avons un temps magnifique. Aujourd’hui Charles est à Morschwiller. Je ne l’ai vu que le temps du dîner, j’ai passé toute ma journée avec mes petites filles, leçon le matin, à Thann dans l’après-midi. La sagesse est toujours à l’ordre du jour, ce soir on doit mériter des excellents soulignés 3 fois.
Founi est toujours en train d’écrire à l’oncle Alphonse, elle me demandait ce matin si il savait lire l’écriture imprimée, en lui donnant une réponse affirmative je lui ai conseillé d’écrire en anglaise que le cher petit oncle serait encore plus content. Voilà où elle en est de la lettre.
Mes 2 choux ont très bonnes mines, elles vous embrassent et vous remercient de toutes les attentions que vous avez eues pour elles.
Adieu, ma Gla, merci à toi et à Alphonse pour votre bonne visite, nous sommes heureux en repensant à votre séjour au milieu de nous.
Encore mille amitiés pour la sœur et les frères.
Sœur affectionnée,
Eug. Mertzdorff
Notes
- ↑ Marie et Emilie (Founi) Mertzdorff.
- ↑ Aglaé Desnoyers et son époux Alphonse Milne-Edwards ont quitté Vieux-Thann et s’arrêtent à Ancy-le-Franc chez Alfred Desnoyers sur le chemin du retour à Paris.
- ↑ Alfred Desnoyers, frère aîné d’Eugénie et Aglaé.
- ↑ Charles Mertzdorff, époux d’Eugénie Desnoyers.
- ↑ Nanette, domestique chez Alfred Desnoyers.
- ↑ Cécile, bonne des petites Mertzdorff.
- ↑ Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Lundi 20 novembre 1865. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (à Ancy-le-Franc chez leur frère) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_20_novembre_1865&oldid=40368 (accédée le 21 décembre 2024).
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