Lundi 17 septembre 1888
Lettre de Cécile Milne-Edwards, épouse d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Paris) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l'Orne)
Lundi soir 17 Septembre 88[1]
Tu sais maintenant, ma chère enfant, que notre pauvre petite Marthe[2] a été bien éprouvée, que l’attente a été très longue & très douloureuse, mais enfin dans quelques jours elle sera, je l’espère, tout à fait reposée, heureuse & n’ayant plus que le souvenir des souffrances dont elle a payé son bonheur. Ma belle-sœur[3] a eu l’aimable pensée, en revenant aujourd’hui de Launay de passer nous donner des nouvelles avant même de rentrer chez elle ; hier la journée avait été encore pénible, fièvre, mal de tête, etc. mais ce matin tout se rééquilibrait & petite fille & petite maman paraissaient très contentes l’une de l’autre. Marthe sera toute fière de te montrer sa fille, quelle excellente combinaison que celle qui t’amènera pour quelques jours à Launay, ton oncle[4] en semble tout heureux. Quand j’ai reçu son petit mot m’en parlant, je lui écrivais que si cela t’arrangeait je te préparerais Montmorency où il y a encore tout ce qu’il faut, mais combien Launay vaut mieux. Oui je regrette bien de ne pouvoir y aller, penser que mon Jeannot[5] a un petit enfant & que je ne le connais pas ! Enfin tout ce que je demande maintenant c’est que cette fillette soit une source de joie pour eux & partant pour nous tous. Certainement nous avons grand besoin d’un peu de bonheur, mais on n’a pas encore pensé à le réclamer comme un droit & il faut se résigner à n’en avoir que ce que le Ciel en envoie.
Ta lettre était bien gentille, bien affectueuse ; ma chère enfant, on est heureux de recevoir des marques d’amitiés de ceux que l’on aime, ce sont les bons moments de la vie. Ne te trouble en rien pour les affaires de la pauvre Lelong, je règle tous les 15 jours avec elle, j’ai déduit de ton compte ce que tu lui as payé directement & je te dirai quel est le surplus que tu me devras quand tu reviendras à Paris.
Combien ta bonne tante[6] est présente au milieu de nous & quelle place elle y tient, elle s’était rendue si indispensable à chacun ! adieu chère enfant, un tendre baiser pour toi & tes enfants[7] & amitiés bien cordiales à ton mari[8].
CMEDumas
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas, qui vient d'accoucher de Cécile Dumas.
- ↑ Noëlie Cécile Dumas, veuve d'Hervé Mangon.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Jean Dumas, père de la nouvelle née Cécile Dumas.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards, décédée en 1887.
- ↑ Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
- ↑ Marcel de Fréville.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Lundi 17 septembre 1888. Lettre de Cécile Milne-Edwards, épouse d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (Paris) à Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Le Houssay dans l'Orne) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_17_septembre_1888&oldid=51363 (accédée le 15 novembre 2024).
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