Jeudi 7 juillet 1887 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre de Damas Froissart (Paris) à son grand-père Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann)


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Paris, le 7 Juillet, 1887[1]

Mon cher Bon-papa,

Après Émilie[2] et Marie[3], je viens, à mon tour, vous donner des nouvelles de notre pauvre tante[4] à la santé de laquelle on s’intéresse bien vivement autour de vous, nous en sommes sûrs.

L’état continue à être très grave, mais enfin il se prolonge sans grande aggravation, et c’est tout ce à quoi nous pouvons aspirer en ce moment.

Hier des douleurs dans tous les membres sont survenues qui ont inquiété et inquiètent encore les médecins[5], mais, par contre, tante a pu manger et conserver ses aliments, et de même aujourd’hui.

En cet état des choses c’est énorme, paraît-il, que de gagner du temps : on peut espérer qu’ainsi les principes morbides qui ont pu pénétrer dans l’organisme s’élimineront graduellement.

Oncle[6] se prodigue jour et nuit pour suivre pas à pas les prescriptions du docteur ; le traitement est bien complexe ! Il faut aussi déplacer de temps en temps la pauvre malade dans son lit sans lui faire de mal et ce n’est pas trop, pour y parvenir, de toute l’adresse de notre oncle à qui ses sœurs[7] et ses nièces[8] prêtent beaucoup d’assistance, mais sans pouvoir le suppléer. Nous nous demandons comment il résiste à de si grandes fatigues, compliquées de si cruelles préoccupations, avec une santé si délabrée !

Je puis vous donner d’assez bonnes nouvelles de nous tous et de la jeune génération qui est actuellement confiée aux bonnes-mamans, tant à Grigny[9] qu’à Launay[10]. Maman nous a rendu un bien grand service en cette circonstance.

Je vais, presque tous les jours, passer 2 ou 3 heures près d’elle : c’est bien près d’ici : 3/4 à 5/4 d’heure (de chemin de fer et voiture) selon qu’on prend un train express ou un omnibus. Émilie a cru pouvoir m’accompagner 2 fois.

Nous pensons aussi beaucoup à vous et à votre cher entourage[11] : nous espérons que tante Marie vous est revenue aussi satisfaite que possible de sa cure[12]. Nous avons hâte de vous revoir et de vous recevoir à Grigny.

Dites à bonne-maman[13] que ma mère a été bien sensible à son souvenir, et recevez pour elle, pour vous et pour tous l’assurance de notre sincère affection.

D. Froissart


Notes

  1. Le papier est à en-tête d'Alfred Desnoyers, décédé en 1886 : A. DESNOYERS INGENIEUR 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire.
  2. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
  3. Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville.
  4. Aglaé Desnoyers, épouse d'Alphonse Milne-Edwards, a été opérée le 25 juin.
  5. En particulier le docteur Octave Terrillon et le chirurgien Aristide Verneuil.
  6. Alphonse Milne-Edwards.
  7. Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille et Cécile Milne-Edwards, épouse d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
  8. Marie et Émilie.
  9. A Grigny, dans une maison louée pour l'été, Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart, prend soin de Jacques et Lucie Froissart.
  10. A Launay Sophie Villermé, veuve d'Ernest de Fréville, prend soin de Jeanne, Robert, Charles et Marie-Thérèse de Fréville.
  11. Léon Duméril et son épouse Marie Stackler.
  12. Marie Stackler-Duméril séjournait à la clinique de la Toussaint à Strasbourg.
  13. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Jeudi 7 juillet 1887 (B). Lettre de Damas Froissart (Paris) à son grand-père Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_7_juillet_1887_(B)&oldid=53233 (accédée le 15 novembre 2024).

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