Jeudi 3 juillet 1890

De Une correspondance familiale


Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Paris) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou)


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Paris 3 Juillet 1890.[1]

Ta lettre, ma bonne petite Marie m’a fait un grand plaisir, je te suis dans tout ce que tu fais, dans ce que font les chers enfants[2] ; après le travail, viennent pour eux les joyeuses récréations, malheureusement le temps affreux qu’il fait met obstacle aux courses du dehors et je le regrette bien. Cette cérémonie à l’église au sujet du pain béni qui avait Charles en tête, puis après, la quête qu’il a faite avec sa sœur, tout cela tout cela a dû bien vous intéresser. A l’instant je reçois une lettre de Marie Fröhlich elle me dit qu’Adèle[3] va un peu mieux ; elle n’a plus de fièvre, tousse moins, les nuits sont meilleures mais Marie ne se dissimule pas que le rétablissement sera long à obtenir à cause de l’épuisement général au physique et au moral, elle ajoute : maman[4] n’est ni bien ni mal mais je ne suis pas triste en pensant à elle pour le moment.

J’ai eu la semaine dernière la visite de Madame Jung[5], cette cousine que ta chère mère[6] aimait tant et à laquelle elle a donné tant de témoignages de son amitié. La fille aînée[7] de Madame Jung mariée depuis peu de mois, est à Paris forcée de garder le lit, cette jeune femme qui a un commencement de grossesse se trouve atteinte de coliques néphrétiques, ce qui l’a rendue extrêmement souffrante et dans l’impossibilité de quitter le lit. On n’est pas inquiet mais bien attristé de voir tant souffrir cette pauvre jeune femme. Notre bonne parente Madame Jung fait un vrai sacrifice en votre faveur à toutes deux, à toi et à Émilie[8], en m’apportant pour vous les remettre les chères lettres que ma fille lui a adressées dans le temps, elle m’a dit en me les remettant qu’elles étaient pour vous seules et pour moi. Ces lettres sont au nombre de 28[9], il y [    ] tendre mère n’avait pas encore le bonheur de posséder Émilie[10]. Merci de m’avoir parlé de la lettre datée de Baden que t’a écrite ta bonne jeune tante[11], puissent les Eaux de ce pays influer d’une manière heureuse en la guérissant de son rhumatisme et en lui apportant de la santé ! J’ai reçu de mon côté une bonne lettre de ton oncle Léon, il va bien et projette de ne pas tarder à venir à Paris. Je suis aussi bien souvent en pensée avec nos chers Froissart[12], avec la colonie nombreuse qu’ils ont possédée à Calais. Paule Duval[13] [  ] excellente Marie en t’embrassant bien fort ainsi que Marcel[14] et les enfants.

Félicité Duméril

Madame Jung me demandant où tu étais m’a dit que la voiture de Mme Latham[15] venait la prendre à Chartres quand elle se rendait à la propriété de sa belle-[sœur] [  ]


Notes

  1. Lettre sur papier deuil.
  2. Jeanne, Robert, Charles et Marie Thérèse de Fréville.
  3. Adèle Fröhlich, sœur de Marie Fröhlich.
  4. Éléonore Vasseur, veuve d'André Fröhlich.
  5. Isabelle Latham, épouse d'August Jung.
  6. Caroline Duméril, première épouse de Charles Mertzdorff.
  7. Élise Jung, épouse de Georges Lafaurie, enceinte de Raoul Lafaurie.
  8. Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart et sœur de Marie.
  9. 34 lettres de Caroline Duméril à Isabelle Latham, écrites entre 1856 et 1862, sont publiées sur ce site.
  10. Émilie Mertzdorff est née en 1861.
  11. Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
  12. Émilie Mertzdorff, son époux Damas Froissart et leurs enfants Jacques, Lucie et Madeleine Froissart.
  13. Paule Arnould, épouse de Louis Duval.
  14. Marcel de Fréville.
  15. Probablement Madeleine Mallet, veuve de Lionel Latham, belle-sœur d'Isabelle Latham-Jung, et propriétaire du château de Maillebois (Eure-et-Loir).

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Jeudi 3 juillet 1890. Lettre de Félicité Duméril, veuve de Louis Daniel Constant Duméril (Paris) à sa petite-fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Launay près de Nogent-le-Rotrou) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_3_juillet_1890&oldid=53175 (accédée le 13 octobre 2024).

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