Jeudi 27 avril 1843 (A)
Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son fils Auguste Duméril (Lille)
de Mme Constant Duméril mère
27 Avril 1843.
Je reçois à l’instant ta petite lettre, bien désirée, et que j’espérais bien : je te remercie beaucoup, mon cher enfant, de t’être arrangé pour nous apprendre si promptement votre heureux voyage. Je vois avec contentement que ta tante[1] t’a reçu sans agitation ; mais, comme tu le dis, comment se sera passée la soirée ? j’aime à espérer que c’est bien. Je te félicite d’avoir vu venir ta bien-aimée cousine[2] à ta rencontre : je désire vivement pour vous deux que vous puissiez avoir quelques moments de conversation particulière : dans tous les cas, il est probable qu’ils ne pourront pas être fréquents.
Tu me fais bien plaisir, en me disant qu’Eugénie a bonne mine : je voudrais qu’il en fût de même pour sa sœur[3], qui, au contraire, je le crains, a le visage un peu étiré ; quant aux enfants, ils ont, je pense, des mines parfaites.
Ici, nous sommes bien, même ton père[4], et ton frère[5] sont parfaitement bien : moi, j’ai été bien fatiguée hier et avant-hier, et j’ai un peu de rhumatisme dans le flanc, du côté droit : malgré tout cela, je suis fort bien aussi. Avant-hier, après votre départ, nous sommes allés passer deux heures aux tableaux, ton père, Joseph Fabre et moi : de là, ton père m’a accompagnée chez le marchand de bas, et de là, chez Elise[6], avec laquelle nous avons passé un bon moment. Hier, je suis allée à son départ, pour lequel ils étaient tous en bonne disposition : ils remplissaient l’intérieur et le coupé de la diligence. Alfred Say[7] s’est trouvé à ce départ. Elise m’a dit que les trois collégiens étaient en assez bonne disposition de travail et de conduite : après leur départ, j’ai été faire quelques emplettes, et puis suis allée chez Mlle Joinville, la prier de me faire mes robes, car Mme Deville m’a fait dire, hier matin, qu’il lui serait impossible de les faire : tu comprends combien cela m’a agitée et contrariée : enfin Mlle Joinville s’est chargée de me les faire.
N’as-tu pas quelques explications à nous envoyer, pour les peintres ? ils ne savent pas s’ils doivent tout peindre à l’huile dans ta chambre. Tu vois, à mon écriture, comme j’ai peu de temps. Nous vous embrassons bien tendrement, y compris Eugénie et aussi ton oncle[8] ; présente à ta tante mille compliments affectueux de notre part. Tu juges comme nous sommes heureux de posséder Constant[9] à dîner et le soir.
Notes
- ↑ Alexandrine Cumont, épouse d’Auguste Duméril l’aîné, est peu favorable au mariage de sa fille Eugénie avec son cousin Auguste Duméril.
- ↑ Eugénie Duméril.
- ↑ Félicité Duméril, sœur d’Eugénie, a deux enfants, Caroline et Léon.
- ↑ André Marie Constant Duméril.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril, mari de Félicité.
- ↑ Pauline Elise Delaroche, nièce d’Alphonsine, est l’épouse de Charles latham, négociant au Havre.
- ↑ Alfred say (1807-1864), benjamin des enfants de Jean Baptiste, célibataire, est négociant.
- ↑ Auguste Duméril (l’aîné).
- ↑ Son fils Louis Daniel Constant Duméril, dont le femme et les enfants sont à Lille.
Notice bibliographique
D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, « Lettres relatives à notre mariage », p. 372-374
Pour citer cette page
« Jeudi 27 avril 1843 (A). Lettre d’Alphonsine Delaroche (Paris) à son fils Auguste Duméril (Lille) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_27_avril_1843_(A)&oldid=40019 (accédée le 21 novembre 2024).
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