Jeudi 17 octobre 1902

De Une correspondance familiale



Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)


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Douai 17 Octobre

Ma chère Marie,

Je t’écris à Paris puisque tu y seras demain soir et je pense bien à vous sans le dire[1], sois tranquille.

Je crois que j’ai répondu dans ma dernière lettre qui s’est croisée avec la tienne à ta question pour Jacques[2]. Le Mercredi de midi ½ à 1h20, le Dimanche de midi ½ à 1h45.

Nous attendons la visite de Jean[3] Mercredi. J’ai beaucoup engagé Marthe[4] à l’accompagner et à passer ici une quinzaine de jours avec tout son monde pendant que tante Cécile[5] fermerait Launay et ouvrirait la rue Cassette quoique je n’aie pas encore sa réponse. Je doute qu’elle vienne en même temps que Jean, mais j’espère qu’elle s’y décidera plus tard, lorsque tante C. quittera Launay. Il me semble que cette diversion serait salutaire à la pauvre Marthe qui a vraiment trop d’ennuis, voilà maintenant qu’elle perd Honorine ! Dieu veuille qu’elle trouve vite à la remplacer. Elle a l’air assez démoralisée la pauvre Marthe et je le comprends.

Pierre[6] a très bien pris sa vie de collège et se trouve parfaitement heureux. Nous ne savons pas encore quel rang il occupe dans sa classe car on n’a pas rendu de composition jusqu’à présent, mais il travaille bien et est enchanté de son professeur.

Michel[7] ne travaille pas mal sans y mettre la même ardeur que son frère. Quant à Louis[8] il est toujours bien musard et, quoi qu’il fasse, pense toujours à autre chose, mais à tout prendre c’est un drôle de petit homme.

Mlle Krieger nous a quittés ce matin pour aller passer huit jours à Saint-Quentin et s’installer ensuite à Paris, toujours Villa Violette 22 rue Raynouard. Elle m’a rendu bien des services pendant son séjour ici.

Bonnes nouvelles de Jacques. Damas[9] espère un peu pouvoir aller le faire sortir le 28.

Adieu ma chérie, il est tard, je t’embrasse bien vite et bien fort.

Émilie

Que c’est beau d’entreprendre un si grand travail, moi je ne fais plus rien !


Notes

  1. Allusion aux démarches en vue d’un mariage pour Jeanne de Fréville ?
  2. Jacques Froissart, pensionnaire à Paris.
  3. Jean Dumas.
  4. Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas et mère de Cécile, Louise Marie, Daniel, Georges et Jeanne Dumas.
  5. Cécile Milne-Edwards, veuve d'Ernest Charles Jean Baptiste Dumas et mère de Jean Dumas.
  6. Pierre Froissart (9 ans).
  7. Michel Froissart (11 ans et demi).
  8. Louis Froissart (6 ans et demi).
  9. Damas Froissart.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer cette page

« Jeudi 17 octobre 1902. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_17_octobre_1902&oldid=54592 (accédée le 21 novembre 2024).

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