Jeudi 15 mai 1919
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)
15 Mai 19
Mon cher Louis,
Je ne t’écris plus. Pardon ! J’ai cependant reçu de toi le 7 une bien bonne et intéressante lettre qui m’a fait un vrai plaisir car je sens que tu es heureux dans ta nouvelle vie, mon petit. Tu fais des choses peu banales et tu vas devenir de plus un « homme de ménage » des plus consommés !
C’est Pierre[1] qui est un peu cause de mon silence à ton égard, puis Anne-Marie[2] qui nous a absorbés Dimanche et Lundi par les cérémonies de la communion solennelle et de la Confirmation.
Nous partons après demain Samedi pour Nancy afin d’y rencontrer Pierre Dimanche et de conférer avec le notaire Lundi. Nous revenons Mardi.
Nous avons eu Dimanche dernier visite de Michel[3], du Samedi soir au Dimanche matin.
Ton papa[4] l’a vu à peine, car il n’est revenu de Brunehautpré que Dimanche soir, mais ayant fait une importante besogne. Il a loué Campagne à M. Désiré Lecherf, frère de Louis Lecherf[5] de Lambus, qui, ayant une ferme démolie près de Bapaume, se trouve sans logement et sans occupation. Il est veuf avec un fils[6] de 18 ans et vit avec sa sœur, vieille demoiselle très aimable. Ton papa lui a loué non seulement la maison, mais les terres. Les Pottier[7] sont partis, c’est Pauline[8] qui garde la maison en attendant l’arrivée des Lecherf.
Nous prendrons les chevaux à Brunehautpré et probablement une des vaches. Que dis-tu de tout cela ? bon débarras, n’est-ce pas ? Nous nous arrangerons un petit garage et une pièce pour recevoir notre clientèle du Dimanche dans l’ancien presbytère.
Du coup Nestor[9] ne viendra pas ce dont je ne suis pas fâchée non plus.
Marthe[10] va très probablement louer un appartement rue Vaneau. Elle en paraît très contente.
Les Degroote[11] partent demain pour passer quelques jours à Hazebrouck seuls tous deux et ne s’y installeront avec les enfants[12] qu’après le mariage[13]. Les Jacques[14] nous restent aussi jusque-là.
Je t’embrasse tendrement, cher enfant. Si tu as besoin de quelques objets pour ta tenue de mariage, gants ou autres, dépêche-toi de me donner tes commissions.
Emy
L’oncle Ferdinand[15] a été opéré et paraît refaire bail avec la vie. Par contre le fils Benjamin Debavelaere ne paraît pas se décider à faire bail pour la ferme de Jules[16] aux conditions que ton père demande, 40% d’augmentation.
Notes
- ↑ Pierre Froissart, frère de Louis.
- ↑ Anne Marie Degroote.
- ↑ Michel Froissart, frère de Louis.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Louis Emile Lecherf.
- ↑ Louis Lecherf.
- ↑ Eloi Raymond Pottier, son épouse Aline Besse et leur fils Raymond.
- ↑ Pauline Levecque, veuve de Philibert Vasse, employée par les Froissart.
- ↑ Nestor Bricout.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, veuve de Jean Dumas.
- ↑ Henri Degroote et son épouse Lucie Froissart.
- ↑ Anne Marie, Georges, Geneviève, Odile et Yves Degroote.
- ↑ Le mariage de Pierre Froissart avec Antoinette Daum.
- ↑ Jacques Froissart, son épouse Elise Vandame et leurs trois fils : Jacques Damas, Marc et Claude Froissart.
- ↑ Ferdinand Degroote.
- ↑ Jules Legentil (†).
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Jeudi 15 mai 1919. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Jeudi_15_mai_1919&oldid=60532 (accédée le 21 novembre 2024).
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