Fin octobre 1873

De Une correspondance familiale


Fragments (?) de lettre(s) d’Emilie et Marie Mertzdorff (Paris) à leur père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)


Mon papa chéri chéri que j'aime[1]

Le grand ambassadeur a été reçu avec beaucoup beaucoup de joie j'ai dormi tout à côté de lui il m'a fait tant de plaisir en m'annonçant la nouvelle de ton arrivée je voudrais déjà être à t'embrasser. Ah ! si seulement un pigeon ramier voulait bien me prêter ses ailes comme je partirais vite embrasser et caresser mon petit père chéri.

Il fait un temps horrible pendant notre leçon on n'y voyait presque plus clair tellement la pluie tombait et avec ça un vent, aussi nous ne sortirons pas. Nous devions aller à Conflans[2] mais quoique le temps soit un peu calme nous resterons ici.

Nous avons pris notre leçon <avec> Mlle Bosvy de 10 heures à midi et ensuite, avec Mme L.[3] de 1h ½ à 2 heures. Elle trouve que nous n'avons pas trop oublié l'allemand pendant les vacances nous avons fait des dictées dont la première qui était très courte j'ai eu 7 fautes <et dans la seconde qui était> extrêmement longue j'en ai eu 10 tu vois que ce n'est pas trop mal.

Le professeur d'écriture[4] va venir ce soir. Hier nous sommes parties de la maison vers 1h ½ pour aller tout de suite voir <Marie Flandrin> que nous avons trouvée ; tante[5], après avoir fait une petite visite à Mme <Flandrin> nous a laissées et est allée faire une petite course puis elle est revenue nous chercher. <De là nous> avons été chez Mme Trézel[6] <la dame n'y était pas,> ensuite nous sommes allées à Rollin[7] pour le professeur puis nous sommes rentrées

Mon petit papa chéri   

Il me semble qu'il y a bien longtemps que je ne t'ai plus écrit et pourtant je pense bien à toi. Émilie[8] a reçu une de tes bonnes chères lettres ce matin qui nous apporte comme toujours quantité de détails sur toutes choses qui nous intéressent. Nous avons enfin trouvé un professeur d'écriture et nous en avons même deux arrivés à la fois. Cela t'étonnes n'est-ce pas ? Le premier est celui du collège Rollin et le 2e celui indiqué par M. Philippon[9]. Tante s'est décidée pour le dernier car le pauvre homme s'est dérangé trois fois et lui paraît très bien Je commence dès ce soir.    

Mais je m'en vais te raconter tout ce que nous avons depuis Dimanche car la petite lettre d’Émilie n'a pas dû t'apprendre grand'chose.   

L'après-midi nous avons joué avec Marthe T.[10] et Jeanne Brongniart à toute sorte de jeux fort amusants. Lundi nous avons quitté la maison à 2h ½ et avons pris l'omnibus de la halle aux vins dans l'intention de prendre celui de la Bourse qui nous mène à Passy. Mais là on nous dit qu'il faut attendre trois voitures. Découragées par un peu de pluie nous allons à une voiture mais toutes à deux places et aucune ne veut nous prendre force nous fût donc de monter dans une voiture découverte. Le voyage du reste s'est très bien passé nous avons trouvé Pauline Dupoirieux avec laquelle nous avons beaucoup ri puis à 5h ½ nous avons pris une voiture (fermée celle-là) qui nous a ramenées pour le dîner.    

Mardi j'ai vite pris ma leçon


Notes

  1. Lettre ou fragments de lettres non datés, à situer entre le 15 et le 25 octobre.
  2. Conflans où Marie et Hélène Berger sont en pension.
  3. Mme Lima, professeur d’allemand.
  4. M. Boussiard.
  5. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  6. Auguste Maxence Lemire, veuve du général Camille Alphonse Trézel.
  7. Au collège Rollin.
  8. Emilie Mertzdorff.
  9. Louis Adolphe Philippon ?
  10. Probablement Marthe Tourasse.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Fin octobre 1873. Fragments (?) de lettre(s) d’Emilie et Marie Mertzdorff (Paris) à leur père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_octobre_1873&oldid=43097 (accédée le 28 mars 2024).

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