Fin mars-début avril 1860
Fin d’une lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à ses parents Louis Daniel Constant et Félicité Duméril (Paris)
me réjouis de la[1] mener à Paris, pourvu seulement que ce voyage ne lui nuise pas ; j'aimerais bien maintenant que vous prissiez des informations sur l'état sanitaire des enfants à Paris car jusqu'à ce que les détails me parviennent, le jour de notre départ sera bien près, je veux aussi consulter M. Conraux.
Voilà maman[2] qui va tout à fait bien ; Dimanche elle est venue à la messe, hier après-midi nous sommes allées nous confesser et ce matin nous avons communié ; maintenant elle désire nous accompagner à Colmar, c'est te dire que les forces et l'entrain lui sont revenus. S'il pouvait en être de même de bon-papa[3], malheureusement le temps est aussi déplorable que possible.
Charles[4] va très bien, moi je suis aussi mieux que je ne me rappelle avoir été depuis longtemps, sans dévorer je mange avec grand appétit et dors comme toujours, mon rhume est presque complètement fini.
Ma tante[5] a été bien souffrante d'une violente fluxion qui lui a fait garder le lit pendant trois jours elle avait des douleurs terribles.
J'ai réinstallé Léon[6] dans sa petite chambre où j'ai fait mettre la commode afin qu'il ait ses affaires sous la main. Je pense bien qu'il aura assez de linge propre pour le temps de notre voyage ; j'ai donné ses souliers à Catherine et à Marie[7] pour leurs frères. Je vous remercie beaucoup pour l'envoi que vous m'annoncez et qui me fera bien plaisir à recevoir, vous et mes amies[8] vous êtes encore donné bien de la peine pour moi.
Nous ne <savons pas> au juste quel jour nous allons à Colmar ; Charles pense demain pouvoir fixer tous nos départs ; en attendant nous travaillons toujours beaucoup car il faut des provisions de tout avec un enfant qui risque de se mouiller à chaque instant. Léon va toujours assez bien et a toujours bonne envie de bien faire mais il n'a pas encore donné à Charles son travail sur le blanchiment et comme je vois son cahier toujours à la même place je pense bien qu'il ne l'a pas corrigé, j'aurais pourtant aimé que Charles vît ce travail avant notre départ. Je n'ai pu le décider à faire ses pâques[9] et hier j'ai été toute contente d'entendre l'oncle Georges[10] lui demander quel jour il les faisait et lui dire que lui depuis sa première communion n'y avait manqué qu'une seule fois parce qu'il était souffrant, il lui en a parlé longuement et lui a dit que ce n'était pas si terrible que beaucoup de gens les <trouvaient>
Adieu mes bien chers parents, à bientôt, je l'espère, nous vous envoyons nos plus tendres amitiés et je vous embrasse de tout cœur ainsi que Mimi
Votre fille
Caroline
Avez-vous fait déjà quelque chose pour le lait ?
Je ne sais où nous pourrons mettre nos affaires maintenant que vous avez encore en moins le secrétaire à glaces.
Notes
- ↑ Caroline fait allusion à sa fille, Marie Mertzdorff, âgée d’un an.
- ↑ Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff, belle-mère de Caroline.
- ↑ André Marie Constant Duméril, très affaibli.
- ↑ Charles Mertzdorff, mari de Caroline.
- ↑ Élisabeth Schirmer, épouse de Georges Heuchel.
- ↑ Léon Duméril, frère de Caroline.
- ↑ Catherine et Marie Martin, employées chez les Mertzdorff.
- ↑ Eugénie et Aglaé Desnoyers.
- ↑ Pâques est le 8 avril.
- ↑ Georges Heuchel.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Fin mars-début avril 1860. Fin d’une lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à ses parents Louis Daniel Constant et Félicité Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Fin_mars-d%C3%A9but_avril_1860&oldid=60137 (accédée le 21 novembre 2024).
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