Dimanche 26 octobre 1879
Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Dimanche 26 Octobre
Mon cher Charles,
Marie[1] va décidément bien mieux, elle ne sent que très rarement une légère douleur dans sa jambe ; cependant nous ne lui donnons pas la permission de marcher, elle ne quitte pas son canapé. M. Empis[2] qui est venu la voir hier trouve que puisque elle va déjà mieux il faut attendre qu’elle soit parfaitement avant d’essayer à marcher ; il espère que dans une 8aine ce sera une affaire presque terminée ; il nous a ordonné une pommade à mettre sur le genou ; et comme M. Gosselin[3] il ne serait pas étonné qu’il y ait un peu de rhumatisme ; hier, c’était dans le bas de la jambe près de l’articulation que Marie éprouvait un peu de gêne.
Au reste, la chère enfant est aussi gaie que possible, ne se tourmentant en aucune façon, et ne s’ennuyant pas ; elle s’occupe tout le jour à lire, à faire du crochet ou à écrire ; elle mange parfaitement, et j’espère que sa santé ne souffrira pas trop de ce moment de repos s’il peut en effet ne plus être long ; en ce moment elle joue avec Marthe[4], Emilie[5], Jean[6] et Alphonse[7] à un petit jeu si amusant qu’on ne cesse de rire ; c’est surtout Marie qu’on entend ; vous voyez que c’est bon signe.
Votre lettre de ce matin a fait grand plaisir, on l’attendait avec une vive impatience. Je puis vous assurer, mon cher Charles que nous pensons tous bien souvent à vous et sommes tristes de vous savoir loin de ce que vous aimez ; je me suis chargée aujourd’hui de vous envoyer les nouvelles et les amitiés de tous. Nous espérons que vous ne resterez pas trop longtemps sans venir voir par vous-même comment tout marche.
Je n’ai envoyé qu’hier Samedi la lettre à Mme Bobé[8] ; je vous demande pardon de ce retard ; je dois vous avouer que je ne pensais qu’à Marie et que tout le reste m’était sorti de la tête. J’en suis toute confuse.
Marie me charge de vous dire qu’elle vous embrasse de tout son cœur, qu’elle s’amuse beaucoup et qu’elle est très contente de mettre une pommade sur son genou.
Adieu, mon cher Charles, je vous assure de notre bien profonde amitié.
AME
Notes
- ↑ Marie Mertzdorff, fille de Charles.
- ↑ Le docteur Georges Simonis Empis.
- ↑ Le docteur Léon Gosselin.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Jean Dumas.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Marguerite Madeleine Wiss, veuve de Louis Bobé. Voir la lettre de Charles Mertzdorff du 25 octobre.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 26 octobre 1879. Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_26_octobre_1879&oldid=39572 (accédée le 18 décembre 2024).
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