Dimanche 25 avril 1875

De Une correspondance familiale

Lettre de Paule Arnould (Paris) à son amie Marie Mertzdorff (Paris)

original de la lettre 1875-04-25 pages 1-4.jpg original de la lettre 1875-04-25 pages 2-3.jpg


<Paris, 25 avril 1875>

Ma chère Marie,

Je viens te dire que j’ai bien pensé à toi depuis que je te sais dans ton lit, mais il me semble qu’à ta place, maintenant que tu es en voie de guérison, tu ne dois pas être fâchée d’avoir eu cette ennuyeuse petite maladie[1]. Pour le moment elle me prive du plaisir de te voir ainsi qu’Emilie[2] et je t’assure que je regrette bien nos bons instants moments passés au cours[3] et autour de la table de votre chambre, j’espère qu’avec ce beau temps nous pourrons nous revoir bientôt, il faut malheureusement que nous prenions des précautions, non pas pour moi qui ai eu la rougeole très fort et tard mais pour Marcel[4] et pour nos petits premiers communiants[5] que nous soignons beaucoup.

Tu dois être bien contente d’avoir Emilie pour te tenir compagnie puisqu’elle ne craint plus rien mais j’espère que tu pourras aussi te lever bientôt et reprendre tes occupations ; c’est si ennuyeux d’être retenue dans son lit ou tout au moins dans la chambre quand on ne peut rien faire.

Veux-tu bien remercier ta chère tante[6] de m’avoir envoyé la robe blanche ; quel dommage que nous ne puissions pas la terminer ensemble ! J’y ai travaillé ces jours derniers et j’ai fini hier les coutures de la jupe, le corsage est terminé. Aujourd’hui je me suis donnée le plaisir de lire pendant près de deux heures ; il y avait très longtemps que je n’avais pas ouvert un livre mais cela n’était peut-être pas très raisonnable parce que je n’ai ainsi dire pas commencé mon travail pour le cours, la fin de ma retraite et mes analyses de catéchisme m’ayant pris presque tout mon temps les derniers jours de cette semaine. La retraite de Persévérance[7] a été aussi bien prêchée cette année, à notre avis, qu’elle nous avait peu plus l’an dernier ; nous en avons été enchantés.

Au revoir, ma bien chère Marie ; charge-toi d’embrasser ta Tante en la remerciant de sa lettre et ta Sœur pour moi et veux-tu présenter mes respects à ton père[8]. Garde pour toi une bonne part des amitiés que j’envoie par cette lettre.

Ta compagne de cours et amie

Paule Arnould.


Notes

  1. La rougeole.
  2. Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
  3. Le cours des dames Charrier-Boblet.
  4. Marcel Arnould, 3 ans.
  5. Edmond et Louis Arnould vont faire leur première communion.
  6. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
  7. Les retraites de persévérance, dans les années qui suivent la première communion.
  8. Charles Mertzdorff, alors à Paris.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 25 avril 1875. Lettre de Paule Arnould (Paris) à son amie Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_25_avril_1875&oldid=39536 (accédée le 15 novembre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.