Dimanche 16 avril 1916

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering)


original de la lettre 1916-04-16 pages 1-4.jpg original de la lettre 1916-04-16 pages 2-3.jpg


Reçu le 24.4.1916
Répondu 10 Mai

Le Lieutenant [Directeur] de l’Équipe Mobile de Réparation[1]

le 16 avril

Mon cher Monsieur Meng

Votre lettre du 8 avril m’a rejoint en permission, terminée ce matin. J’ai eu le plaisir de voir M. Hochstetter à Lyon ; je pense que pour Pâques notre équipe pourra aller passer les fêtes en famille.

Je regrette beaucoup d’avoir été obligé de priver M. Jaeglé de nouvelles que vous auriez pu lui donner concernant nos affaires, mais en dehors de la loi et de la réglementation il y a là une affaire de tact et de correction que j’ai été très heureux de voir parfaitement comprise par vous et par M. Hochstetter.

J’ai appris que M. Froissart[2] n’avait pas réglé la question Mambré[3] Brayé[4]. Je voudrais, d’accord avec lui avoir quelques précisions sur leur situation actuelle.

Que touchent-ils actuellement (car naturellement ils ne figurent pas sur la liste d’employés qu’a M. Froissart). Ont-ils en outre des subventions gouvernementales ? Je croyais que Brayé avait travaillé au début de la guerre ? Enfin je voudrais [où] ils compteraient aller travailler et si ce serait un départ définitif ou bien si leur intention serait de nous revenir au premier appel.

Je voudrais savoir aussi ce que le reçoit en ce moment M. Gilliéron et quelle est son adresse.

Quant aux coupons qui restent à la fabrique, il est tout à fait absurde de les laisser pourrir. Seulement je ne vois pas le moyen de faire autrement ; parce que leurs propriétaires, surtout s’ils sont allemands pourraient nous accuser à un moment donné de les avoir vendus sans raison ou à notre profit. Ne pourrait-on pas les mettre à l’abri des intempéries, ou les ramener au fond de la vallée pour les tenir dans l’état où ils sont à la disposition de leurs propriétaires. Et encore faudrait-il au moment de l’enlèvement faire constater par huissier leur nombre, état etc. avec les Noms des propriétaires. Ceux qui appartiennent aux maisons reconnues françaises pourraient peut-être bien être tenus à leur disposition contre reçu. Les autres, ceux qui devraient être séquestrés, on pourrait peut-être les rappeler au bon souvenir de l’administration et inviter celle-ci à les réquisitionner. [Elle] doit avoir besoin de chiffons, ce serait, pourtant, la meilleure solution. Combien y en a-t-il à peu près. [ ]

Veuillez m’envoyer ici secteur postal 92 un billet de mille francs s.v.p.

Et à la hâte bien cordialement à vous

G. de Place


Notes

  1. Tampon.
  2. Damas Froissart.
  3. Une note jointe ultérieurement à la lettre précise : « Mambré Albert touche une allocation de 43.20 francs pour ses fils mobilisés (encore 4 enfants à la maison). »
  4. Dans la même note : « Brayé Joseph touche une allocation de 14.40 francs pour un fils mobilisé seul avec sa femme. »

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Dimanche 16 avril 1916. Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_16_avril_1916&oldid=58702 (accédée le 10 octobre 2024).

D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.