Dimanche 15 décembre 1918
Lettre de Guy de Place (mobilisé à Nancy) à Jacques Meng (Fellering – ou Vieux-Thann ?)
Reçu le 19.12.1918
Le 15
Mon cher M. Meng
En possession de votre lettre du 9. J’aurais préféré que vous ne parliez pas de moi à l’administration. D’abord il ne sera pas accordé de sursis aux classes postérieures à 91 (je suis 93). D’autre part j’ai un service très spécial (je suis chargé d’organiser la réception et la vérification des canons livrés par l’ennemi en raison de l’armistice), pour lequel en suite de travaux faits par moi antérieurement je suis seul compétent. Le général serait en droit de me faire classer indispensable et de me renvoyer garder aussi longtemps qu’il lui convient. Je préfère donc m’arranger à l’amiable avec lui. Et je pense que dans peu de semaines je serai libre, d’ailleurs d’ici là je vous verrai. Cette semaine j’irai à Strasbourg pour mon service et sans doute la semaine suivante à Mulhouse et je tâcherai de passer une journée à Thann.
Voulez-vous me dire par retour du courrier, le loyer de M. Gilliéron.[1] [ ]
Vous me parlez d’une quarantaine d’ouvriers occupés dans la fabrique. C’est très bien, mais a-t-on bien pris ainsi que je l’ai recommandé, toutes dispositions pour ne rien réparer qui ne puisse être constaté dans la suite. Je ne veux pas qu’on discute av ensuite la réalité de nos dégâts. Si l’administration ne vous répond pas vous allez lui écrire une deuxième lettre lui disant que nous croyons agir dans l’intérêt général en procédant dès à présent aux réparations afin de permettre à notre personnel de travailler le plus vite possible, mais qu’il ne nous est pas possible d’être exposés à ce que nos dégâts soient ensuite contestés. En conséquence nous avons déjà écrit pour demander le passage tout au moins d’un expert. Si celui-ci ne devait être désigné par l’administration à défaut d’une commission [ ] nous serions obligés à notre vif regret d’arrêter les travaux de remise en état et [ ] le personnel actuellement occupé. Nous ferons en outre des réserves sur l’agrandissement des dégâts suite aux intempéries. lettre recommandée.
En même temps, rappeler la Turbine et le tour ; en même temps dire que nous en réclamons le règlement, règlement de location, ou achat, ayant besoin de tous nos moyens de trésorerie.
A-t-on écrit à mon domestique ?
Bach et Bloch : nous sommes toujours sous le régime de guerre. les lois de guerre ne sont pas abrogées. Avons-nous le droit de correspondre avec des clients allemands, ce qui est un acte de commerce défendu. Se renseigner d’une part à Wesserling pour savoir ce qu’ils font, d’autre part auprès de l’administration (éventuellement envoyer quelqu’un voir M. Gasquet qui, si je ne me trompe, est à Mulhouse.
[Ecrire] à Lieberguth que nous prenons note de sa démission [ ] toutefois, en acceptant pendant toute la guerre notre [prévention] il avait par le fait même un engagement envers nous et que nous le prions de nous faire savoir comment il entend liquider cet engagement.
Cordialement à vous
Notes
- ↑ Ajout d’une autre main : « M. G [ ] répondu verbalement [ ] »
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Dimanche 15 décembre 1918. Lettre de Guy de Place (mobilisé à Nancy) à Jacques Meng (Fellering – ou Vieux-Thann ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_15_d%C3%A9cembre_1918&oldid=39374 (accédée le 10 octobre 2024).
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