Vendredi 17 mai 1872 (C)
Lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Paris) à sa petite-nièce Marie Mertzdorff (Vieux-Thann)
Chaumont 17 Mai 1872.[1]
Ma bonne petite Marie,
Les trois générations[2], fixées à la banque de Chaumont, ont été bien touchées, ce matin, à la réception de ta lettre, de tes images, du choix qui a présidé à cet envoi, et rend doublement précieux, à la situation de chacune des destinataires, tes souvenirs de 1re communion.
Te voilà arrivée à l'adolescence, ma chère enfant, et tu sens combien tu dois de reconnaissance à Dieu, qui t'a fait naître dans un milieu tel qu'est le tien. Tu t'efforces de faire le bonheur des excellents parents[3] qui te rendent le présent si heureux, et dirigent ton intelligence et ton cœur vers les biens impérissables qui, après eux, devront t'aider à supporter la douleur d'une séparation de quelques années. Toi et ta sœur[4] êtes privilégiées : vos deux mères[5], également vertueuses, et votre père excellent, vous porteront bonheur, je l'espère de toute mon âme, ma douce, ma chère enfant !
Je t'envoie une reproduction de la photographie de ta mère, et Adèle mettra, dans sa lettre, celle destinée à Emilie. Je voulais vous en envoyer deux, façon émail, sur fond blanc : je les avais entourées, et bourrées de papier soie, mais tante Adèle m'engage à ne pas les faire voyager dans une enveloppe fragile, et à attendre que votre bonne-maman[6] ou Madame E. Cumont[7] puisse vous les remettre.
J'ai les photos de Marie[8] : j'en enverrai, la semaine prochaine, à Morschwiller[9], dont 3, destinées à Vieux-Thann : une pour vos parents et les autres, pour toi et pour Émilie. On souhaiterait ici voir arriver une petite sœur[10] à Marie.
M. De lisa[11], parent de ta mère, fait aujourd'hui l'inspection de notre banque. Il est arrivé ce matin à Chaumont.
Adieu ma bonne petite Marie. Je t'embrasse de tout mon cœur, et te charge d'embrasser pour moi ton père, ta mère et Émilie.
Fais-toi, je te prie, mon interprète, auprès de Monsieur et de Madame Heuchel[12]. Ta bien affectionnée grande tante Eugénie Duméril.
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Eugénie Duméril ; sa fille Adèle Duméril et son époux Félix Soleil (nommé par la Banque de France à Chaumont) ; les enfants Marie, Léon et Pierre Soleil.
- ↑ Charles Mertzdorff et son épouse Eugénie Desnoyers.
- ↑ Émilie Mertzdorff.
- ↑ Caroline Duméril (†), première épouse de Charles Mertzdorff, mère des petites, et Eugénie Desnoyers.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ A titre d’hypothèse : Florence van der Noot de Vreckem (1830-1879), épouse d’Emile Cumont.
- ↑ Marie Soleil.
- ↑ Morschwiller où vivent Félicité et Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Ce sera, le 22 décembre 1872, Louise Soleil.
- ↑ Albert Le Roy de Lisa.
- ↑ Georges Heuchel et son épouse Elisabeth Schirmer.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Vendredi 17 mai 1872 (C). Lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Paris) à sa petite-nièce Marie Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Vendredi_17_mai_1872_(C)&oldid=61776 (accédée le 21 novembre 2024).
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