Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867
Lettre de Charles Mertzdorff (à Paris pour l’Exposition universelle) à son épouse Eugénie Desnoyers, avec quelques mots pour ses filles (Vieux-Thann)
Ma chère Nie[1]
L’oiseau est dans son nid & je t’assure qu’il y est bien.
La bonne-maman[2] a présidé à l’installation qui est parfaite. Seulement l’on m’a donné la chambre de Julien[3] & lui est à côté. Je couche à la place de ton lit seulement le lit est dans le coin & occupe la largeur de la chambre.
Tu le vois. Je t’écris sur le bureau de Julien.
Ta mère a été encore un peu souffrante ces derniers jours me dit papa[4]. Elle Je lui trouve bonne mine & de l’entrain. Papa va tout à fait bien, passant son temps souvent à l’histoire du travail[5]. Julien lui est un grand garçon il a tout à fait bonne mine.
Je suis arrivé à 11 h. il est minuit je n’ai donc encore vu personne des Alphonse[6] mais comme je ne suis pas très sûr de t’écrire demain j’aime autant le faire ce soir.
J’ai voyagé avec un jeune médecin de Mulhouse, il y avait fort peu de monde de sorte qu’à nous 2 seuls nous avons fait bon & agréable voyage.
Il paraît qu’à l’exposition il y a énormément de monde ainsi Dimanche il y avait 200 000 personnes, 2 cent mille trop pour bien voir.
Je vais être forcé de retirer ma carte d’exposant pour pouvoir continuer à entrer à l’exposition, qui dit-on est & reste fermée au public.
Alfred[7] est attendu en effet Jeudi soir je crois, je pense qu’il passera 3 jours ici. Il ne vient que pour lui-même & non pour sa maison.
En arrivant j’ai trouvé tout le monde m’attendant & un souper aussi. Je n’ai fait que prendre un potage & un peu de thé.
J’espère bien trouver une lettre de toi Jeudi matin.
En attendant bon soir chérie
tout à toi
Charles Mertzdorff
Mardi soir.
Bonjour mes Enfants[8] avez vous bien dormi ? & la Maman est-elle contente de vous ?
Pour moi je me suis couché tard & me lève à l’instant : il est 8 h. je vais prendre le café & me sauver à l’exposition, le temps n’est pas très beau cependant il ne pleut pas. hier il a plu à Paris tandis qu’en route nous avions beau temps & souvent un bon soleil.
Je n’entends pas Julien, serait-il encore couché !
Notes
- ↑ Cette lettre non datée est à situer vers la clôture de l’exposition universelle qui ferme le 3 novembre 1867 à Paris.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers et mère d’Eugénie.
- ↑ Julien Desnoyers, jeune frère d’Eugénie.
- ↑ Jules Desnoyers.
- ↑ Allusion possible à sa monographie Etudes sur la statistique industrielle et agricole au Moyen-Âge… qui paraîtra en 1873.
- ↑ Aglaé Desnoyers, sœur d’Eugénie, et son époux Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Alfred Desnoyers, frère aîné d’Eugénie.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867. Lettre de Charles Mertzdorff (à Paris pour l’Exposition universelle) à son épouse Eugénie Desnoyers, avec quelques mots pour ses filles (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_29_et_mercredi_30_octobre_1867&oldid=40944 (accédée le 11 octobre 2024).
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