Samedi 27 décembre 1902
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne ?)
Douai, 27 Décembre
Que tu es gentille, ma chérie, d’avoir trouvé ce temps de m’écrire cette gentille lettre avant ton départ et au milieu de tant de besogne. Je te remercie de tous les détails que tu me donnes sur votre veillée et votre journée de Noël ; tu as raison de jouir doublement des fêtes où vous êtes encore tous ensemble, les séparations viennent si vite et les fêtes ne sont plus si joyeuses quand la famille n’est plus au complet. Pour nous il y a déjà une place vide et le jour de Noël sans notre grand[1] n’est plus aussi gai qu’autrefois ; il ressent lui-même très vivement la privation et les lendemains de fêtes nous recevons toujours une lettre triste et sentimentale. Enfin nous l’attendons Mardi à [8]h du matin jusqu’au Lundi soir, c’est plus que nous n’osions espérer et cette semaine en famille paraîtra bien bonne. Je crains malheureusement que Damas[2] soit forcé d’y placer le voyage à Campagne qu’il ne peut faire ni maintenant ni plus tard ; peut-être emmènerait-il Jacques pour [ ].
Oui, j’ai pensé à toi le jour de Noël plus encore que tous les autres jours, ma petite Nie, à toi et à vous tous. Cette année va être peut-être bien importante pour ta grande chérie[3] et Dieu sait si j’ai à cœur de la voir heureuse. Tu sais quelle est ma confiance dans la prière et je prie beaucoup pour elle. Je jouis de n’en être pas encore à ces grandes décisions.
Je suis contente que tu aies bien vu Hélène[4]. Tu ne me dis pas si elle est partie ni quand Guy est arrivé.
Nous avons eu toute la journée de Noël les 3 petites et grande Parenty[5] dont les parents[6] étaient à Paris ; les grandes filles ont montré la lanterne magique aux petits et tout le monde s’est amusé.
Damas est toujours plongé dans ses études d’automobiles ; nous avons traduit des articles allemands et italiens y ayant trait et j’étais toute heureuse de pouvoir travailler un peu avec lui. Je me suis chargée volontiers des nos 10 de la boule de neige[7] de Mme Sallantin[8].
Adieu ma chérie, je pense que ma lettre te trouvera à [ ] au sortir de la messe.
J’espère que vous n’aurez pas trop mauvais temps pour votre villégiature hivernale. Voilà Jeanne au comble de ses vœux de passer les vacances du jour de l’an à Livet !
Je t’embrasse tendrement. Nous envoyons mille amitiés à tous.
Émilie
Notes
- ↑ Jacques Froissart, pensionnaire à Paris.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Jeanne de Fréville, que l'on doit marier.
- ↑ Hélène Duméril, épouse de Guy de Place.
- ↑ Geneviève (14 ans), Simone (9 ans) et Marie Louise Parenty (8 ans).
- ↑ Henry Parenty et son épouse Madeleine Decoster.
- ↑ Bulletin qui défend les intérêts de la société civile philanthropique et humanitaire des retraites La Boule de neige.
- ↑ Marie Duclos, veuve de Gustave Sallantin.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Samedi 27 décembre 1902. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Château de Livet dans l'Orne ?) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_27_d%C3%A9cembre_1902&oldid=54631 (accédée le 21 novembre 2024).
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