Samedi 22 juillet 1865
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
22 Juillet 65
Ma chère petite Gla,
Il me semble que nos lettres sont rares. Ne dirait-on pas que nous ne pensons pas l’une à l’autre ou que du moins nous nous habituons à nous passer de nos bonnes causeries. Comme pour moi il n’en est rien, je veux prendre ce matin le temps de venir te faire une petite visite.
Alfred[1] se promène avec Charles[2] dans le jardin ; c’est un plaisir de les voir ensemble, ils ne cessent de causer et toujours d’une façon intéressante, bien entendu que la question industrie, mécanique est le sujet auquel ils reviennent sans cesse ; mais tu peux dire à maman[3] qu’elle serait contente si elle était là.
Dans ce moment je crois que je dors encore un peu et cependant il est 10 h 1/2, mais pour m’excuser je te dirai que nous nous couchons très tard contre nos habitudes, Nous restons dans le cabinet de Charles à causer jusqu’à je ne sais quelle heure et il faut que je rappelle ces Messieurs à l’ordre pour à minuit gagner nos lits.
Hier j’ai été avec Alfred faire un tour en voiture ; aujourd’hui le grand frère dit qu’il veut faire un rapport et que nous ne devons le débaucher, mais en attendant il se promène encore, ce qui lui fait du bien, il a besoin de repos. Aussi je crois que ces projets de voyage se borneront à aller vous trouver directement avant de rentrer à Ancy, il fait tellement chaud qu’on est fatigué.
Et toi ne souffres-tu pas de ces temps d’orage.
Maman comment va-t-elle ? < > rhume est-il parti ? Et Julien[4] où en est-il de ses examens ? Le pauvre garçon nous pensons bien à lui. Pour vos vacances tâchez de prendre un peu l’air, puisque tu dis qu’il ne peut être question de l’Alsace, allez au bord de la mer.
Nous avons fini nos bains[5], nous nous reposons maintenant, nous allons tous bien, sauf des sommeils épouvantables, mais c’est une maladie de famille qui est bien préférable à la maladie contraire quand je vois ma belle-sœur[6] qui ne peut dormir et se lève 3 et 4 fois par nuit.
Mes fillettes[7] vont très bien aussi et s’entendent à merveille avec l’oncle Alfred.
Mme Zaepffel va partir la semaine prochaine, pour aller préparer le déménagement de sa maison, on lui promet qu’elle pourra s’installer en Septembre.
Adieu, ma Gla chérie, je t’embrasse bien bien fort et te charge d’en faire autant pour moi à notre bonne mère et à papa[8] s’il est de retour,
Mille amitiés à Alphonse[9] < > à tous.
Ton Eug. M.
Pour mes brodequins ils ne vont pas, j’ai un <vrai> pied de charretier, Alfred te les reportera. Je crains qu’Herluison n’ait pas ma forme, car la jambe et le < > de l’élastique font des poches < > que mon pied. Je vais essayer un bottier < > qui chausse <admirablement> les enfants ; cependant si Herluison veut <bien> m’en faire une < > mais comme < > pas de ces grosses < > il peut, seulement je crois qu’il a perdu la mesure.
Alfred pense vous arriver Mardi, il voyagera de nuit pour ne pas perdre de temps.
Notes
- ↑ Alfred Desnoyers, frère aîné d’Eugénie et Aglaé.
- ↑ Charles Mertzdorff, époux d’Eugénie Desnoyers.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Julien Desnoyers, jeune frère d’Eugénie et Aglaé.
- ↑ Bains à Wattwiller.
- ↑ Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel et sœur de Charles.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff, filles de Charles.
- ↑ Jeanne Target et Jules Desnoyers.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé Desnoyers.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 22 juillet 1865. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_22_juillet_1865&oldid=35481 (accédée le 21 novembre 2024).
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