Samedi 15 novembre 1806

De Une correspondance familiale

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)



N°175

15 9bre 1806

Mon cher père

Nous avons reçu votre lettre avec grand plaisir et je profite de la même occasion pour vous le dire.

L’affaire que Duméril[1] a gagnée, est celle du partage de l’héritage de Mme Duleau, il n’avait jamais voulu accéder à celui qui avait été fait, pour deux raisons : la première, c’est qu’il était lésé d’une somme de 2 ou 3 000ll ; la seconde, c’est qu’il était bien aise de traîner en longueur afin qu’on ne profitât pas de l’opposition qui était mise entre les mains du notaire chargé du recouvrement des deniers. Il n’est cependant pas content encore et veut, dit-on, appeler en cassation. Son avoué au tribunal d’appel s’y oppose ; mais lui, prétend avoir droit et que si l’avoué n’est pas de cet avis c’est qu’il craint de se dessaisir de l’affaire et de perdre ses droits qui sont aujourd’hui assurés. Il ne lui a pas envoyé l’argent qu’il demandait et depuis quinze jours on n’en a pas de nouvelles. La famille où il en donnait est dans la dernière détresse. La petite est malade de la coqueluche et chaque fois que j’y vais j’en reviens malade le cœur saignant.

Il serait très difficile ou trop dispendieux de relier les planches comme vous le désireriez car il faudrait à chacune un onglet. Voilà pourquoi je les ai mises en portefeuille. Je vous procurerai les deux dont vous me parlez qui sont je crois celles de ma dernière édition.

J’ai obtenu pour ce vieux M. Vacossain[2] ce qu’il désirait souhaitait je désire l’en instruire et lui envoyer la lettre qui me l’annonce, mais j’ignore son adresse et je crains de lui faire payer trop de port. Dans l’espoir que vous pourrez l’en instruire je vous la fait passer.

Nous nous portons très bien et nous vous embrassons bien tendrement.

Votre fils C. Duméril


Notes

  1. Jean Charles Antoine dit Duméril, frère d’André Marie Constant Duméril, est deux fois veuf. Sa seconde épouse, Agathe Duleau, est morte en 1799. Il a de sa première épouse une fille, Elisa, née en 1796.
  2. M. Vaconssaint, cousin, allié à la famille Vatblé.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p.161-162)

Annexe

 A Monsieur
Monsieur Duméril Père
petite rue St Rémy N° 4
à Amiens

Pour citer cette page

« Samedi 15 novembre 1806. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_15_novembre_1806&oldid=60204 (accédée le 25 avril 2024).

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