Dimanche 21 décembre 1806
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N°176
Ma très chère mère,
Enfin je crois pouvoir vous faire parvenir les livres que je destine au petit Montfleury[1] et pour lesquels j’ai manqué déjà deux occasions. M. Lamy fils que j’ai rencontré l’un de ces jours m’a annoncé qu’il partait Demain lundi. je vais envoyer chez lui mon paquet et j’espère qu’il y parviendra encore avant qu’il ait fermé sa malle.
Nous n’avons rien de nouveau ici. ma femme[2] engraisse à vue d’œil à l’exception de quatre ou cinq jours de la semaine dernière où elle a eu des maux de tête assez violents. elle s’est jusqu’ici parfaitement portée. elle va et vient comme devant et ne se trouve nullement incommodée de son fardeau qu’elle porte très bien et qui est vraiment très volumineux. elle ne compte guère que cinq mois et on la croirait grosse de sept au moins. je ne reçois point de lettre d’Auguste[3] ni de Montfleury[4] je n’ai eu encore aucune nouvelle directe de ce dernier si vous en avez vous me ferez plaisir de me les communiquer je ne manquerai pas de vous en donner moi-même aussitôt que j’en recevrai de Naples.
Nous avons dîné Mardi dernier chez le cousin Dumont[5] auquel nous avons remis la lettre de papa[6]. nous y avons vu M. et Mme Jallu lesquels sachant qu’ils devaient se trouver avec nous étaient venus l’avant-veille nous faire une visite qu’ils nous devaient même avant de partir pour Amiens. Madame a été très froide c’est assez sa manière mais j’ai cru y voir de l’intention, j’en ignore la raison. D’après quelques mots qu’elle a dit à ma femme il semblerait qu’elle a l’idée que nous aurions fait dire que nous étions dehors. en effet il semble que ce soit un sort, jamais elle ne nous a trouvé à la maison.
M. Auguste Dejean est capitaine dans le 4ème de dragons je pense. il est de la division du général Grouchy. On a eu de lui d’excellentes nouvelles. il était à l’affaire de Lubeck, à celle des environs de Cüstrin. On a eu de ses nouvelles de Posen. son beau-frère M. Barthélemy a pris un drapeau il parait qu’il aura la Croix de la légion.
Ma femme ayant écrit à Reine[7] je ne vous donne pas d’autres détails. je vous embrasse bien tendrement ainsi que papa et toute la famille.
Je vais écrire à mon oncle[8]. nous ignorons si Duval[9] est de retour.
Votre fils C. Duméril
Dimanche 21 Xbre.
Notes
- ↑ Florimond dit Montfleury (le jeune), né en l’an VII, a les même prénom et surnom que son père (frère d’AMC Duméril).
- ↑ Alphonsine Delaroche.
- ↑ Auguste (l’aîné), frère d’AMC Duméril.
- ↑ Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’AMC Duméril.
- ↑ Probablement Charles Dumont de Sainte-Croix.
- ↑ François Jean Charles Duméril.
- ↑ Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
- ↑ Jean Baptiste Duval.
- ↑ Augustin Duval, fils de Jean Baptiste.
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p.162-164)
Annexe
A Madame
Madame Duméril
Petite rue Saint Rémy n° 4
A Amiens
Pour citer cette page
« Dimanche 21 décembre 1806. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Dimanche_21_d%C3%A9cembre_1806&oldid=60595 (accédée le 21 novembre 2024).
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