Samedi 14 mai 1881
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff et son époux Marcel de Fréville (Paris)
Mes chers Enfants comme il y a longtemps que je ne vous ai pas dit que j’allais bien !, ce que du reste vous saviez.
Depuis assez longtemps il fait beau pas trop chaud pour se promener ce que je fais assez volontiers de suite après mon déjeuner qui est assez matinal, de même le soir après 6 h je fais volontiers un tour dans les bois où tous les chanteurs ailés se donnent rendez-vous, tout cela par système hygiénique & couper un peu ma vie de terre-à-terre de Vieux-Thann.
Je vois que vous allez bien tous trois, ce qui fait plaisir à entendre.
Jeudi j’étais à Neuf-Brisach où j’ai passé une longue journée ; un peu trop longue, mais l’on avait trop de plaisir à m’avoir pour donner suite à mon projet d’aller voir le Rhin & Vieux-Brisach qui nous plaisait bien à le voir du chemin de fer lors de notre descente du Rhin. J’ai trouvé mes amis[1] tristes & découragés, le fait est qu’ils ont fait la sottise de choisir la maison la plus incommode de Brisach ; mais ils ont toujours tout fait à rebours & cela devait être ainsi ; Ils ne veulent pas passer l’hiver dans leur appartement actuel & ils cherchent à se fixer à Colmar & ce sera encore à recommencer. tout naturellement le Mariage de Z.[2] leur gendre leur a fait une peine nouvelle. C’est bien triste chez eux aussi les ai-je trouvé changés sauf la grande Gabrielle[3] qui reste de Bergeret[4] comme devant. C’était une longue journée de 6 h du matin à 10 h du soir.
En passant j’avais une heure à dépenser à Colmar, j’ai visité le jardin des Zaepffel[5] qui n’est pas encore en toilette, mais j’y ai appris que l’on attendait les propriétaires aujourd’hui même. Dès que je saurai que l’on sera arrivé, j’irai voir ma sœur car ils ne veulent rester qu’une 10e de jours à Colmar, ma sœur qui souffre encore toujours de son bras sera sans doute forcée d’aller au bain, l’on parle de Luxeuil.
Bon-papa & bonne-Maman[6] pensent quitter Mardi prochain pour Moulins[7] où ils resteront une 10e de jours, avant d’aller chez vous.
Votre tante marie Léon[8] est souffrante à ce que m’a dit Léon, ils ont consulté le Médecin d’ici[9] qui les a rassurés, c’est une petite éruption passagère sans caractère. Léon a l’intention d’aller cet été comme l’année passée à Cauterets, pour un mois, mais il ira seul & pendant ce temps sa femme & sa fille[10] iront passer ½ à Sélestat & ½ à Dijon.
Quant à mes projets pour ma grosse personne je compte la transporter à Paris Jeudi ou Samedi prochain, c'est-à-dire dans 8 jours ; je l’y laisserai 10 à 15 jours & de retour ici elle reprendra ses promenades matinales tant à Wattwiller qu’ici, le tout pour sa meilleure conservation.
J’aurai donc le plaisir d’être avec vous dans 8 jours. D’après la lettre d’Émilie[11] je vois qu’elle m’attendait déjà cette semaine, mais je n’aurais pas pu quitter.
L’on ne m’a pas dit que le jeune Ménage Rich[12] est de retour, cependant ils étaient attendus cette semaine. l’on démolit déjà la maison Welter à côté de celle des Heuchel & ils espèrent cet automne entrer dans leur nouvelle maison qu’un architecte de Colmar construira.
A l’instant je lis la lettre de faire-part du Mariage de LéopoldZurcher avec Mlle Élisabeth Wenzinger de Türkheim près Colmar.
Pour le 20 courant M. Jaeglé[13] vous enverra le produit de vos actions de Vieux-Thann. espérons que l’année prochaine sera plus profitable ! Comme je te l’ai déjà dit nous donnons 5 %. en conséquence vous recevrez un chèque surOffroy compagnie de 5 000 F.
Tous deux je vous embrasse de tout cœur sans oublier la petite[14] que tu embrasseras pour son grand-papa. tout à toi
ChsMff
Notes
- ↑ Louis Alexandre Henriet et son épouse Célestine Billig.
- ↑ Léopold Zurcher, après le décès de sa première épouse Marie Henriet, épouse Elisabeth Wenzinger.
- ↑ Gabrielle Henriet.
- ↑ De Bergeret, famille maternelle de Louis Alexandre Henriet.
- ↑ Edgar Zaepffel et son épouse Émilie Mertzdorff.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
- ↑ Moulins où vivent Paul Duméril et son épouse Marie Mesnard.
- ↑ Marie Stackler, épouse de Léon Duméril.
- ↑ Le docteur Louis Disqué.
- ↑ Hélène Duméril.
- ↑ Émilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Paul Henri Rich et son épouse Marie Berger.
- ↑ Frédéric Eugène Jaeglé.
- ↑ Jeanne de Fréville.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Samedi 14 mai 1881. Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff et son époux Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_14_mai_1881&oldid=35348 (accédée le 21 novembre 2024).
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