Samedi 12 juillet 1794, 24 messidor an II
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
n°71
Rouen 24 Messidor soir
Maman,
Rien de nouveau, absolument rien de décidé ou au moins rien de divulgué. Pour l'établissement des hôpitaux militaires. Les commissaires sont toujours ici, mais je ne les ai pas vu depuis que je leur ai remis la lettre que j'adressai à Auguste[1]. Je fus la leur porter sans la cacheter comme l'honnêteté l'exigeait. Je la remis à l'oncle[2] qui s'en aperçut et qui la donnât à son neveu pour la cacheter. Après les compliments d'usage sur l'état de santé, la chaleur du jour et des précédents etc. Le Citoyen Biston l'oncle me lâcha un vous... Après lequel il garda quelque temps le silence, semblant être dans l'embarras, je vous avoue que je souffrais de sa position ! enfin il continua : vous occupez-vous des moyens propres à être employé dans les nouveaux établissements ? je lui répondis : Citoyen, je vous remercie de l'intérêt que vous voulez bien prendre à mon égard, Je suis même bien aise de trouver l'occasion de vous témoigner, combien j'ai été sensible à la manière avantageuse avec laquelle vous m'avez présenté au Citoyen Lacoste. Mais je ne sais pas encore s'il y a quelque chose de décidé relativement à notre hospice, je crois déjà vous avoir avoué que je suis dans ce moment dans une place très instructive. Jusqu'ici, le chirurgien en chef de l'hospice[3] m'a témoigné la plus grande amitié, il m'a même déjà annoncé que s'il était employé je pouvais compter qu'il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour me conserver avec lui. Voilà la position dans laquelle je me trouve. Il est probable que notre chirurgien en chef sera mis en réquisition et puisque vous voulez bien me témoigner de l'intérêt lorsqu'il y aura quelque chose de décidé, je vous demande la permission de venir vous visiter pour prendre alors vos conseils. J'espère beaucoup de l'affabilité avec laquelle il m'a reçu, il est rentré avec moi dans d'autres détails dans lesquels il a bien voulu joindre quelques compliments, enfin tout en est là.
J'ai reçu votre lettre, et par la même raison vos espérances, je ne m'attendais point à ce nouveau point d'appui.
La Dénonciation faite à la Convention par la société populaire d'Amiens, <contre> André Dumont, m'a fort étonné, il paraît qu'on n'en n'a pas fait grand compte là-bas, puisqu'il vient d'être nommé 1er Secrétaire, j'attends son arrivée à Amiens avec impatience. Aussitôt qu'il y aura quelque chose de décidé mettez une lettre à la poste. Entendez-vous.
J'ai reçu la paire de bas.
Je vous embrasse et toute la famille.
Votre fils Constant Duméril.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 149-151
Pour citer cette page
« Samedi 12 juillet 1794, 24 messidor an II. Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_12_juillet_1794,_24_messidor_an_II&oldid=35318 (accédée le 21 décembre 2024).
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