Mercredi 9 novembre 1898
Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris)
Mercredi[1]
Hourra ! hourra ! je voulais vous envoyer mes exclamations de joie par le téléphone, mais les déclamations de Jacques
[2] qui prépare une composition de lecture et récitation pour demain m’ont empêchée de mettre mon projet à exécution. Que c’est bien, ma grande Jeanne[3], que je te félicite, ma petit Mie de ce premier succès. Je ne mets pas en doute que l’oral ne se passe brillamment Jeanne n’étant pas fille à se laisser paralyser par l’émotion. J’espère que les succès de Jeanne seront suivis d’une longue suite de lauriers gagnés chez vous et chez nous ; l’année prochaine Robert[4], puis Jacques, Charles[5], et on recommencera une série plus calme de filles[6] en attendant ma nouvelle série de garçons[7]. Nous ne sommes pas près d’être sortis des examens !
Tu as bien des ennuis avec tes tapissiers, ma pauvre chérie ; t’ai-je dit que nous sommes aussi dans les ouvriers, on nous fait une petite vérandah pour faire communiquer la salle à manger avec le vestibule près du cabinet de Damas[8] afin d’éviter le passage incessant dans le salon et aussi pour nous permettre de recevoir plus facilement pas mal de monde à la fois. Mais depuis 8 jours les travaux sont arrêtés parce qu’on attend les ferrures qui ne viendront probablement pas avant 15 jours. Je ne sais quand nous en sortirons !
Adieu ma chérie, je t’embrasse bien fort ainsi que ta grande fille, tes grands garçons et les petites chéries [ ].
Ce que tu me dit du départ de Marthe[9] me désole. Pourquoi ne peut-elle pas partir ? je lui ai envoyé hier des renseignements sur 2 jeunes filles de Versailles, mais je crois que je te l’ai déjà dit. Damas me charge de faire ses compliments personnels à Jeanne, il y ajoute ses amitiés pour tous.
Notes
- ↑ Lettre non datée, à situer possiblement après celle du 27 octobre 1898 où les résultats de l'examen de Jeanne de Fréville sont attendus.
- ↑ Jacques Froissart.
- ↑ Jeanne de Fréville, 17 ans (« ta grande fille »).
- ↑ Robert de Fréville.
- ↑ Charles de Fréville.
- ↑ Lucie et Madeleine Froissart, Marie Thérèse et Françoise de Fréville (« les petites chéries »).
- ↑ Michel, Pierre et Louis Froissart.
- ↑ Damas Froissart.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, épouse de Jean Dumas. Le couple vit en Tunisie avec ses cinq enfants.
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Mercredi 9 novembre 1898. Lettre d’Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart (Douai), à sa sœur Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_9_novembre_1898&oldid=54068 (accédée le 21 novembre 2024).
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