Mercredi 6 octobre 1875 (B)
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Morschwiller 6 Octobre 1875.
Bien chère Aglaé,
Hier en vous quittant tous nous avions le cœur bien gros, mais j’ai pu une fois de plus admirer le courage et l’énergie de Charles[1]. Tout chemin faisant nous parlions du charmant naturel de nos chères petites[2], de ce développement si heureux en toutes choses que toi et M. Alphonse[3] savez donner à ces fillettes si chéries et qui méritent si bien de l’être. Charles me disait : quand Marie sera de retour à la maison, elle saura s’occuper de bien des détails et y mettre de l’intérêt, ce bon père parlait du plaisir qu’il avait eu de lui remettre des poires qu’elle plaçait à mesure dans le panier, cet emballage a été fait parfaitement, me disait-il, elle saura travailler avec adresse et intelligence, puis se reportant à un autre ordre de choses, il me disait : je lui ai bien recommandé de renoncer aux examens du moment où elle pourrait s’en effrayer, elle peut posséder une bonne instruction sans recevoir cette attestation, je ne veux pas qu’il y ait de la fatigue. Dimanche prochain nous irons dîner chez Charles, c’est pour moi une douce pensée de savoir mon bon neveu Georges[4] auprès de lui. A mon retour à la maison qu’ai-je trouvé hier soir ? une lettre de Paul[5], je vais en prendre copie et te l’envoyer en te priant de la garder, tu y trouveras l’expression d’une parfaite délicatesse et d’un excellent jugement. Le cœur si bon si aimant de Paul a besoin d’un intérieur, de cette vie de famille dont il apprécie tout le charme. Heureuse la femme qui l’aura pour mari, a dit Charles, en effet, comme il saura entourer sa femme de soins, d’attentions, comme il l’aimera, comme il sera fier de ses qualités surtout si elles sont plutôt solides que brillantes. Ce matin j’ai parlé à Léon[6] et ne saurais te dire combien j’ai été contente de lui, il m’a dit : mais on ne devait pas craindre de me faire connaître ce qui vous occupe dans ce moment[7], je trouve bien naturel qu’Aglaé ait eu l’idée dont tu me parles. Mon neveu Paul devant vivre presque complètement sur ses revenus, nous comprenons fort bien ce qu’il dit au sujet de la fortune.
Hier soir nous vous suivions bien dans votre voyage et dans la nuit également. Que d’idées traversent l’esprit et que de souhaits on fait pour ceux qu’on aime ! Sois chère Aglaé notre interprète auprès de chacun et écris-moi un petit mot quand tu le pourras, cela me fera bien grand plaisir. Adieu bien chère Aglaé je t’embrasse comme je t’aime ainsi que nos chéries, j’embrasse aussi M. Alphonse, ce bon et si cher ami.
Félicité Duméril
Quelle quantité de poires je reçois ! et comme tout a été bien emballé mille [ ]
Je crois que Madame Fröhlich[8] restera encore quelques semaines à la campagne. Fidéline[9] sait que note petite Marie ne peut pas être quêteuse
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 6 octobre 1875 (B). Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_6_octobre_1875_(B)&oldid=35222 (accédée le 18 décembre 2024).
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