Mercredi 4 août 1880 (B)

De Une correspondance familiale


Fragment de lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Villers-sur-mer), transcrit par la famille au XXe siècle


Nanette[1], notre vieux cordon bleu, a promis à notre curé de Vieux-Thann[2] de lui préparer son Saint-Dominique et il y avait de quoi car l’on était aujourd’hui 26 à table. La fabrique était fermée et dans le plus grand silence toute cette journée. Aussi ne voyait-on au village que dames, demoiselles et messieurs. Les trois sociétés de musique se sont fait entendre à l’église, belle fête, dit-on.

L’oncle et la tante Georges[3] vont bien, ils avaient les maçons et en ce moment les peintres revêtissent d’une belle robe beurre frais leur maison ; c’est leur plaisir que cette habitation.
Hier j’ai eu la visite intéressée de M. Vincent[4] de Sénones qui est resté presque la journée pour visiter certaines de mes machines.

A Thann, nous avons un cirque qui donne de nombreuses leçons d’équitation à la jeunesse thannoise, entre autres, aux deux petits garçons de M. Jaeglé[5]. Aujourd’hui, le plus petit est tombé et s’est fait assez mal pour garder le lit, mais il n’a rien de cassé, ce ne sont que les muscles qui on souffert. Le petit n’y retournera plus, le père est trop inquiet.

Georges Duméril m’a annoncé qu’il a acheté la propriété qu’il désirait[6]. La semaine prochaine, il pense quitter et faire venir le transport qui lui coûtera 2 000 F. Le 15 il y a une vente de meubles et d’ustensiles à leur nouveau château et il faut qu’il y soit pour acheter le nécessaire ; il paraît que la maison est très grande mais tout à fait isolée sur un plateau, sans eau. Ils n’auront que de l’eau des citernes. Maria[7] ne se réjouit pas de quitter, elle ne fait que pleurer avec les Berger[8].


Notes

  1. Annette, ancienne cuisinière chez les Mertzdorff.
  2. Louis Oesterlé.
  3. Georges Heuchel et son épouse Elisabeth Schirmer.
  4. Charles Vincent.
  5. Frédéric Eugène Jaeglé, père de trois fils, dont le plus jeune a cinq ans.
  6. Le domaine d’Émalleville (Eure).
  7. Maria Lomüller, épouse de Georges Duméril.
  8. En particulier ses voisines et amies Marie et Hélène Berger.

Notice bibliographique

D’après une transcription familiale partielle (Un industriel Alsacien : Charles Mertzdorff, Ludovic Froissart, 1983)

Pour citer cette page

« Mercredi 4 août 1880 (B). Fragment de lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff, épouse de Marcel de Fréville (Villers-sur-mer), transcrit par la famille au XXe siècle », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_4_ao%C3%BBt_1880_(B)&oldid=35195 (accédée le 21 novembre 2024).

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