Mercredi 3 janvier 1877
Lettre de Félicité, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff (Paris) avec copie d’une lettre de Marie Stackler
Vieux-Thann 3 Janvier 1877.
Mille remerciements, ma chère et bonne petite Marie, pour ton joli dessin, pour ta bonne lettre et celle de ton cher père[1]. Tout cela nous est arrivé à ce renouvellement d’année qui, comme tu le dis, s’ouvre pour nous d’une manière heureuse puisque cette année nous verrons s’accomplir un évènement que nous désirions depuis longtemps qui est le mariage de ton oncle Léon[2] avec une jeune personne[3] dont l’éducation a été parfaite et qui est douée des qualités si précieuses de la bonté et de l’intelligence.
Les cadeaux qui ont été offerts à Madame Stackler[4] et à Mlle Marie ont fait grand plaisir, ces dames l’ont bien exprimé, et nous, nous ne saurions assez remercier ta bonne tante[5], toi, et ton cher père de tous les soins que vous y avez apportés, de son côté Mlle Marie a eu une bien aimable attention pour nous en chargeant ton oncle Léon de nous apporter de sa part sa photographie et la sienne en regard, les deux sont réunies dans un joli cadre en nickel, puis Mlle Marie a donné à ton oncle un médaillon renfermant sa photographie. Il faut que je te dise que la veille j’avais reçu à mon adresse une lettre d’elle dont ton bon-papa[6] et moi avons été bien touchés, je vais te la copier parce qu’elle te fera connaître le caractère de ta future jeune tante
Madame,
Ne pouvant être auprès de vous qu’en pensée, je veux au moins que cette lettre vous apporte les vœux bien sincères que ma mère[8] et moi formons pour vous Madame et pour Monsieur Duméril[9]. Puisse Dieu vous conserver en santé, vous bénir en vous rendant aussi heureuse que possible durant cette nouvelle année qui va commencer. Année bien grave et si décisive pour moi, qu’à mon tour, Madame, je vous demanderai de ne pas m’oublier dans vos bonnes prières, afin d’arriver à bien remplir les nombreux devoirs qui m’attendent et à mériter une petite place dans votre affection. Veuillez aussi, Madame, ne pas m’oublier auprès de Monsieur Mertzdorff[10], quand vous lui écrirez, et dire à vos petites-filles[11] combien il me tarde de faire leur connaissance, que je les embrasse en les aimant d’avance.
Maman m’ayant dit après votre départ que votre jambe vous avait fait souffrir, la journée de mercredi, ne vous a-t-elle pas trop fatiguée ? elle ne m’a laissé qu’un regret, celui d’avoir été trop peu auprès de vous à cause des nombreuses courses que devait [ ] tout mon cœur que vous aussi, Madame, n’en ayez pas emporté un désagréable souvenir. J’espère pouvoir me dédommager par une longue causerie où l’on peut se dire plus de choses que sur un méchant bout de papier. Nous avions formé, ma mère et moi, le projet d’aller vous voir prochainement à Thann, mais maman se sent si fatiguée dans le moment, qu’il lui faut absolument prendre quelque repos, et notre petit voyage en sera différé. En attendant nous allons avoir ce soir la visite de monsieur Léon qui veut bien se contenter d’une petite soirée intime entre mère et moi, pendant que son cousin[12] et ses amis s’amusent au bal à Thann, il le fait de si bonne grâce que je n’ose même pas lui en savoir gré.
Veuillez recevoir, Madame, pour vous et pour Monsieur Duméril l’expression de ma respectueuse affection et me croire votre toute dévouée enfant.
Marie Stackler.
Je suis sûre que toi, ta bonne tante, Emilie[13] et ton père êtes contents que je vous aie transmis cette lettre qu’il m’a été bien agréable de copier.
Adieu ma bonne petite Marie je t’embrasse autant que je t’aime ainsi que notre gentille Emilie, ton bon père, ton cher oncle[14] et ta chère tante. Nous embrassons aussi de tout cœur tes grands-parents Desnoyers[15] et envoyons mille choses affectueuses à Mesdames Dumas[16] et Pavet[17]. J’ai reçu hier une lettre de ma sœur[18] qui me parle de la grande joie de la petite Louise[19] de posséder la belle chèvre que tu lui as envoyée.
Félicité Duméril
Nous prenons une vive part au grand malheur qui frappe la famille Arnould[20], je lui prie pour elle et Mademoiselle Mathilde[21].
Comment vont petit Jean[22] et Marthe[23] ? J’embrasse ces deux chers enfants. Je te prie de présenter mes respects à Madame Trézel[24] et à Monsieur Milne-Edwards[25].
Notes
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Léon Duméril.
- ↑ Marie Stackler (Mlle Marie).
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril, époux de Félicité Duméril.
- ↑ Cette lettre recopiée du 30 décembre 1876 est présentée également avec les lettres de 1876.
- ↑ Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ Charles Mertzdorff.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Georges Duméril.
- ↑ Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Jules Desnoyers et son épouse Jeanne Target.
- ↑ Cécile Milne-Edwards, épouse d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.
- ↑ Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril.
- ↑ Louise Soleil, dont Marie Mertzdorff est la marraine.
- ↑ Lucy Arnould, épouse d’Alfred Biver vient de mourir, laissant deux fillettes.
- ↑ Mathilde Arnould.
- ↑ Jean Dumas.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille.
- ↑ Probablement Auguste Maxence Lemire, veuve de Camille Alphonse Trézel.
- ↑ Henri Milne-Edwards.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 3 janvier 1877. Lettre de Félicité, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff (Paris) avec copie d’une lettre de Marie Stackler », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_3_janvier_1877&oldid=35163 (accédée le 21 novembre 2024).
D'autres formats de citation sont disponibles sur la page page dédiée.