Samedi 30 décembre 1876

De Une correspondance familiale


Lettre de Marie Stackler (Mulhouse) à sa future belle-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann), recopiée par celle-ci


Mulhouse 30 Xbre 1876.

Madame,

Ne pouvant être auprès de vous qu’en pensée, je veux au moins que cette lettre vous apporte les vœux bien sincères que ma mère[1] et moi formons pour vous Madame et pour Monsieur Duméril[2]. Puisse Dieu vous conserver en santé, vous bénir en vous rendant aussi heureuse que possible durant cette nouvelle année qui va commencer. Année bien grave et si décisive pour moi, qu’à mon tour, Madame, je vous demanderai de ne pas m’oublier dans vos bonnes prières, afin d’arriver à bien remplir les nombreux devoirs qui m’attendent et à mériter une petite place dans votre affection. Veuillez aussi, Madame, ne pas m’oublier auprès de Monsieur Mertzdorff[3], quand vous lui écrirez, et dire à vos petites-filles[4] combien il me tarde de faire leur connaissance, que je les embrasse en les aimant d’avance.

Maman m’ayant dit après votre départ que votre jambe vous avait fait souffrir, la journée de mercredi, ne vous a-t-elle pas trop fatiguée ? elle ne m’a laissé qu’un regret, celui d’avoir été trop peu auprès de vous à cause des nombreuses courses que devait [ ] tout mon cœur que vous aussi, Madame, n’en ayez pas emporté un désagréable souvenir. J’espère pouvoir me dédommager par une longue causerie où l’on peut se dire plus de choses que sur un méchant bout de papier. Nous avions formé, ma mère et moi, le projet d’aller vous voir prochainement à Thann, mais maman se sent si fatiguée dans le moment, qu’il lui faut absolument prendre quelque repos, et notre petit voyage en sera différé. En attendant nous allons avoir ce soir la visite de monsieur Léon[5] qui veut bien se contenter d’une petite soirée intime entre mère et moi, pendant que son cousin[6] et ses amis s’amusent au bal à Thann, il le fait de si bonne grâce que je n’ose même pas lui en savoir gré.

Veuillez recevoir, Madame, pour vous et pour Monsieur Duméril l’expression de ma respectueuse affection et me croire votre toute dévouée enfant.

Marie Stackler.


Notes

  1. Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler.
  2. Louis Daniel Constant Duméril.
  3. Charles Mertzdorff.
  4. Marie et Emilie Mertzdorff.
  5. Léon Duméril, le fiancé.
  6. Georges Duméril.

Notice bibliographique

Lettre recopiée par Félicité Duméril pour sa petite-fille Marie Mertzdorff (voir la lettre du 3 janvier 1877)

Pour citer cette page

« Samedi 30 décembre 1876. Lettre de Marie Stackler (Mulhouse) à sa future belle-mère Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann), recopiée par celle-ci », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Samedi_30_d%C3%A9cembre_1876&oldid=35592 (accédée le 29 mars 2024).

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