Mercredi 30 novembre 1864

De Une correspondance familiale


Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (en voyage à Paris) à Marie Mertzdorff (Vieux-Thann)


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Paris

30 Novembre 64

Ma chère petite Mimi,

J’ai été bien contente de recevoir, par la poste, ta bonne petite lettre, et j’ai vu, avec plaisir, que tu t’étais beaucoup appliquée pour écrire une belle lettre à maman ; aussi maman embrasse bien fort sa chère petite fille qu’elle aime beaucoup ainsi que sa petite Founi[1] chérie.

J’espère que tu vas encore m’écrire et que tu me diras ce que vous faites ? Avez-vous fait la dînette ? jouez-vous bien avec vos poupées et quand papa[2] et maman reviendront n’aurez-vous que des excellents à leur montrer. Comment va ta petite dent ? La remues-tu souvent ? Et le petit oiseau faut-il lui acheter une cage ?

Dis à bonne-maman Mertzdorff[3] que nous pensons bien à elle et que nous sommes bien contents de savoir qu’elle est satisfaite de ses petites-filles. Dis-lui aussi que nous sommes allés chez tante Mertzdorff[4] et que nous irons déjeuner demain avec cousine Élise[5] et le nouveau petit cousin qui va bien.

Nous avons fait bon voyage ; nous sommes très bien installés chez bonne-maman Desnoyers[6] ; votre chambre est prête aussi et une autre fois vous viendrez avec nous à Paris et nous ne nous quitterons pas. Tante Adèle[7] que j’ai vue vous embrasse et m’a chargée de vous faire bien des amitiés.

Petite tante Agla[8] veut toujours que je lui parle de mes petites filles chéries qui sont si sages.

Si il fait beau vous pourrez aller faire une petite visite à tante Georges[9] et vous lui direz bien des choses de ma part, ainsi qu’à mon oncle[10] et à l’ami Georges[11] le gardien et fidèle défenseur de nos trésors.

Embrasse bien bonne-maman Mertzdorff pour papa et maman et dis-lui que, malgré les plaisirs de la capitale, nous rentrerons la semaine prochaine auprès de vous tous, bien des choses à Cécile[12] et à Marie[13].

Adieu, mes chères Enfants, petite maman vous serre dans ses bras et vous envoie ainsi que le papa mille et mille baisers.

Maman

Eugénie

Si bonne-maman Duméril[14] vient vous voir, embrassez-la pour moi et dites-lui que nous avons trouvé tout le monde en bonne santé.


Notes

  1. Émilie (Founi) Mertzdorff, sœur de Marie, toutes deux filles du premier mariage de Charles.
  2. Charles Mertzdorff.
  3. Marie Anne Heuchel, veuve de Pierre Mertzdorff et mère de Charles.
  4. Caroline Gasser, épouse de Frédéric Mertzdorff et mère d’Élise.
  5. Élisabeth (Élise) Mertzdorff, épouse d’Eugène Bonnard, vient d’accoucher de son premier enfant, Charles Bonnard.
  6. Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers et mère d’Eugénie.
  7. Adèle Duméril, cousine.
  8. Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards et sœur d’Eugénie.
  9. Élisabeth Schirmer, épouse de Georges Heuchel.
  10. Georges Heuchel, oncle de Charles Mertzdorff.
  11. Georges Léon Heuchel, fils des précédents.
  12. Cécile Besançon, bonne des fillettes.
  13. Probablement Marie Martin, autre employée des Mertzdorff.
  14. Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril et mère de la première épouse décédée de Charles Mertzdorff ; une partie de sa famille demeure à Paris.

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Mercredi 30 novembre 1864. Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (en voyage à Paris) à Marie Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_30_novembre_1864&oldid=60110 (accédée le 27 avril 2024).

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