Mercredi 25 janvier 1843 (B)

De Une correspondance familiale

Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Arras) à son neveu Auguste Duméril (Paris)


d’Auguste Duméril Père

Arras le 25 Janvier 1843.

Mon cher ami,

J’ai reçu hier ta lettre du 22, et le courrier vient de me remettre celle que ton frère[1] et Félicité m’ont adressé le 23. J’ai appris avec plaisir que tu avais enfin été admis à faire ta lecture à l’institut. Je te félicite bien sincèrement d’avoir terminé cette corvée. Tout, j’espère, ira prochainement à notre satisfaction. J’ai prié mon fils[2] de te demander ton acte de naissance, et les autres pièces qui te sont relatives, pour la publication de ton mariage, et de me les faire parvenir, dès qu’il les aura reçues, afin de hâter, autant qu’il dépendra de moi, les démarches à faire, soit auprès de l’autorité civile, et, ce qui demandera plus de temps, auprès de celle de notre église.

Ton cousin se charge de m’apporter lui-même ces papiers, dès qu’il les aura. Je désirerais de tout cœur que cette affaire, qui, depuis quelques temps, nous a tant préoccupés, fût terminée dans le plus bref délai : ton père, ta mère[3], n’en doute pas plus que tous mes enfants présents ; j’espère même, dis-leur de ma part, dis-le particulièrement à ma sœur[4] ; dis-lui que je suis entièrement peiné des contrariétés qu’elle a éprouvées.

Dernièrement, lors de la publication à l’état civil d’Arras du mariage de mon fils, on a exigé un certificat constatant qu’il avait satisfait à la loi, pour la conscription. Cette pièce, pour lui, qui avait fait son temps, à l’école Polytechnique, était inutile. Je crains que la même exigence n’ait lieu à Lille : en ce cas, ne pourrais-tu pas me mettre, à l’avenir, dans le cas de la prévenir ?

Je me propose de rester ici jusqu’au 1er du mois prochain : Tu ne dois jamais craindre de m’écrire à Lille : tes lettres sont tellement bien, sous tous les rapports, qu’elles ne peuvent jamais avoir trop de publicité.

Ton oncle M. Delaroche[5], a eu la bonté de m’écrire dernièrement une lettre, relative à la circonstance où nous nous trouvons, ce dont j’ai été d’autant plus flatté qu’elle m’a donné une nouvelle preuve de toute son affection pour les enfants d’une sœur, que j’ai toujours aimés et considérés comme les miens propres.

Je suis un peu fatigué. Je te prie de dire à Félicité et à ton frère, que je leur écrirai demain.

Eugénie[6] se joint à moi, pour t’embrasser et te prier de dire mille choses amicales et respectueuses, avec ordre, à mon frère et à ma sœur.

Je suis tout à toi

Duméril.


Notes

  1. Louis Daniel Constant Duméril et sa femme Félicité.
  2. Charles Auguste Duméril, frère de Félicité et cousin d’Auguste.
  3. André Marie Constant Duméril et Alphonsine Delaroche.
  4. Alphonsine Delaroche, belle-sœur d’Auguste Duméril l’aîné.
  5. Michel Delaroche, frère d’Alphonsine.
  6. Eugénie Duméril, fiancée d’Auguste.

Notice bibliographique

D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, p. 326-328

Pour citer cette page

« Mercredi 25 janvier 1843 (B). Lettre d’Auguste Duméril l’aîné (Arras) à son neveu Auguste Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_25_janvier_1843_(B)&oldid=35108 (accédée le 2 décembre 2024).

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