Mercredi 24 juin 1874 (B)
Lettre d’Émilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
24 Juin 1874
Mon papa chéri chéri,
Je suis au cours[1], je t’écris en première pendant qu’on lit les extraits. Cela t’étonne probablement que je sois ici voilà ce qui est arrivé : Marie[2] devait venir au cours avec tante Louise[3] et Marthe[4] mais et moi je devais rester chez Mme Trézel[5] avec tante ; mais le père Bertsch[6] étant est venu avec Alphonse et Étienne[7] ce qui a retardé Mme Pavet car elles ne les attendait pas, alors tante nous a toutes emmenées au cours en voiture. Moi j’assiste à la classe de Marie de manière à ce que je ne me fatigue pas[8].
Elles viennent de faire un style, si j’étais petit oiseau, c’est un drôle de sujet puis ensuite un concours de géographie.
Hier nous avons eu Jeanne[9] vers 2 heures mais elle est partie à 3 heures, ensuite Marthe est arrivée elle a travaillé pendant une heure, puis nous avons été au bain froid avec Jeanne moi je ne me suis pas baignée mais j’ai regardé Marie qui nageait à la perche, Marthe qui sautait dans le petit bain et Jeanne qui se jetait continuellement.
J’ai bien peu de choses à te dire parce qu’il n’y a pas longtemps que tu es parti. cependant je puis te dire que ce matin j’ai dormi comme une marmotte jusqu’à 7 heures et demie.
Marie a eu 4 fautes dans sa dictée elle a été 2e ou 3e je ne me rappelle plus. C’est Jeanne Didier qui a été première avec 2 fautes.
Marie a recommencé son piano ce matin, mais moi pas encore.
On est en train de réciter l’histoire et maintenant Mlle des Essart va faire la leçon d’histoire.
Moi qui oublie de te demander de tes nouvelles et comment tu as voyagé. J’espère que tu auras à répondre bien à toutes mes questions, mon papa chéri. J’espère aussi que tu as trouvé tout le monde en bonne santé là-bas.
Je suis obligée de te dire adieu dès maintenant, car je n’ai plus rien à te dire. Adieu donc mon papa chéri je t’embrasse bien bien fort et te charge d’en faire autant à bon-papa bonne-maman[10] et oncle Léon[11].
Ta petite fille qui t’aime beaucoup beaucoup beaucoup.
Émilie.
Notes
- ↑ Le cours des dames Charrier-Boblet.
- ↑ Marie Mertzdorff, sœur d’Émilie.
- ↑ Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille.
- ↑ Marthe Pavet de Courteille, fille de Louise.
- ↑ Auguste Maxence Lemire, veuve de Camille Alphonse Trézel.
- ↑ L’abbé Victor Bertsch.
- ↑ Alphonse et Étienne Pavet de Courteille.
- ↑ Émilie est convalescente.
- ↑ Probablement Jeanne Pavet de Courteille.
- ↑ Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
- ↑ Léon Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 24 juin 1874 (B). Lettre d’Emilie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_24_juin_1874_(B)&oldid=59343 (accédée le 15 novembre 2024).
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