Mercredi 23 août 1916 (A)

De Une correspondance familiale


Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering)


original de la lettre 1916-08-23A page 1.jpg original de la lettre 1916-08-23A page 2.jpg


Reçu le [ ]
Répondu9 Septembre 1916

le 23 Août

Mon cher Monsieur Meng

Je viens de recevoir votre lettre du 7 août. La carte postale que je vous ai adressée de mon côté a dû vous parvenir dans l’Intervalle.

Je me demande où Zwingelstein a pu trouver 74 000 kg de fonte, 16 000 de fer, 2 900 de Cuivre, etc.[1] sans toucher aux matériaux qui sont le reste de nos machines, bâtiments détruits, etc. : en particulier le Cuivre, le bronze etc. ne peuvent provenir que des machines, tuyauteries etc. démolies. or j’avais bien spécifié qu’il ne fallait toucher à rien de ce qui est dégât de guerre, étant donné l’impossibilité où cela nous mettrait de faire plus tard des constatations. Comme M. Zwingelstein a pris pour principe de ne pas m’écrire, veuillez prier M. Meyer de me donner au plus tôt des explications à ce sujet. Je répète que nous ne devons rien vendre qui puisse empêcher la constatation des dégâts et j’ai seulement autorisé la vente de nos vieilles ferrailles habituelles. Quant au calorifère c’est M. Zwingelstein et non moi qui avait proposé de le vendre. Dans les conditions où vous me présentez la chose aujourd’hui il faut le garder. Il ressort à l’évidence de la lettre de M. [Po…] qu’il ne sera fait actuellement aucune évaluation de dommages. J’estime que dans ces conditions nous ne devons aller au-devant d’aucune vente de machine ou de matériaux provenant des dégâts de guerre. Si par contre le gouvernement réquisitionne des machines ou des métaux, fer, bronze, etc. il faudra faire établir par l’administration un procès verbal constatant l’origine de ces machines ou matériaux : par exemple, telle machine encore en bon état, achetée tel prix – ou bien fers provenant de la démolition de tel bâtiment de telle valeur démoli, [ ] ou bien Bronze provenant de telle machine, dont la valeur était de – démolie par fait de guerre etc. Laissons réquisitionner de bonne grâce, en prenant toutes précautions et faisant toutes spécifications qui permettront plus tard d’établir les dégâts, mais n’allons pas au devant et tant que rien n’est constaté, ne faisons pas disparaître sans réquisition la preuve de la valeur des dégâts en vendant les démolitions.

Vous pouvez payer à M. Mautter ce qu’il demande.[  ]

Toujours aucune nouvelle de mon beau-frère[2], nous avons hélas bien peu d’espoir.

Amitiés autour de vous et cordialement à vous.

G. de Place


Notes

  1. Voir ces évaluations (rubrique « papiers familiaux et documents divers »).
  2. André Duméril (†).

Notice bibliographique

D’après l’original

Pour citer cette page

« Mercredi 23 août 1916 (A). Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_23_ao%C3%BBt_1916_(A)&oldid=58693 (accédée le 24 novembre 2024).

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