Mercredi 22 juillet 1903 (A)
Lettre de Damas Froissart (Douai), à sa mère, Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin)
Douai le 22 Juillet, 1903
Ma chère mère,
J’ai été heureux d’avoir de tes nouvelles par Émilie[1] ; J’espère que tu n’es pas trop fatiguée par ces temps orageux ; avez-vous, comme nous, des orages ? Potier[2] est sans doute souvent sur la route de Dommartin pendant que Paul[3] mène ici une vie assez douce. Ce soir, il est retourné voir sa mère (dont il n’a pas eu de nouvelles ces jours-ci d’ailleurs). Il est à craindre qu’il ne la retrouve pas beaucoup mieux.
Tu as appris sans doute la mort de notre Saint Père le pape[4], qui a bien lutté avant de rendre son âme à Dieu. plaise à Dieu que son successeur puisse avoir de meilleurs rapports que lui avec le Gouvernement Français, mais ce n’est pas bien sûr.
De notre Saint père le pape, je passe à ce pauvre Moscou, notre petit cheval rouan, qui est toujours bien malade d’une fluxion de poitrine, qu’on croit produite par un mauvais état du cœur ou d’un autre organe : toute la famille rentre d’aller lui faire une visite à l’infirmerie du Quartier. Il s’est réveillé un peu pour regarder les enfants et voir s’ils ne lui donneraient pas du pain comme ils le font souvent chez nous ; Louis[5] en avait apporté et il l’a si bien mangé, lui qui ne mange presque rien, que nous lui en avons acheté tout de suite un morceau qu’il a bien mangé. S’il pouvait seulement se nourrir un peu, on aurait l’espoir qu’il pourrait passer la crise.
J’espère que la femme de Blaud[6] continue à aller mieux : c’est Émilie qui m’a appris qu’elle a été très malade de d’abcès au sein.
Je tâcherai de faire en sorte que Paul[7] aille faire un tour à Dommartin dimanche : j’espère que les choses ne vont pas trop mal sans lui : a-t-on pu récolter le trèfle ? il ne vaudra pas, en tous cas, le sainfoin s’il pleut comme il pleut ici.
Nous verrons demain à dîner mon cousin et ma cousine Raphaël[8].
Je t’embrasse
D. Froissart
Il paraît qu’il aura des passages de troupes à Campagne vers le 23 ou le 24 août ; c’est de la cavalerie qui viendra, m’a dit hier un chef d’escadron de cavalerie de Saint Omer[9].
Il paraît que le fermier de Paul[10] à Gravelines (un M. Debavelaere qui tient la ferme avec sa sœur) est atteint d’une inflammation des glandes du cou qui donne des inquiétudes.
Notes
- ↑ Émilie Mertzdorff, épouse de Damas Froissart.
- ↑ Éloi Raymond Pottier est régisseur des Froissart à Brunehautpré,
- ↑ Hypothèse : Paul Dambricourt, veuf de Louise Lescornez et fils de Marie Dambricourt (veuve d'Alexandre Louis Dambricourt).
- ↑ Léon XIII, mort le 20 juillet 1903 ; Pie X lui succède, de 1903 à 1914.
- ↑ Louis Froissart.
- ↑ Marie Victorine Herminie Devienne, épouse de Joseph Blaud, employés par les Froissart à Campagne-lès-Hesdin.
- ↑ Hypothèse : Paul Froissart.
- ↑ Probablement Raphaël Parenty et son épouse Jeanne Rosalie Cécile Cabaret.
- ↑ Probablement Gabriel de Touchet.
- ↑ Paul Froissart ?
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Mercredi 22 juillet 1903 (A). Lettre de Damas Froissart (Douai), à sa mère, Aurélie Parenty, veuve de Joseph Damas Froissart (Campagne-lès-Hesdin) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_22_juillet_1903_(A)&oldid=55485 (accédée le 21 novembre 2024).
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