Mercredi 21 septembre 1859

De Une correspondance familiale

Lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à ses parents Félicité et Louis Daniel Constant Duméril (Paris)

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Vieux-Thann, 21 Septembre < >

Nous ne nous attendions guère, mon cher papa, hier à la réception de la lettre de maman, à apprendre l'indisposition de bonne-maman[1], aussi attendons-nous tous ici avec impatience un courrier qui nous apportera nous n'en doutons pas de meilleures nouvelles. Par contre nous avons été bien heureux de savoir bon-papa[2] de retour sans trop de fatigue d'un voyage qui par sa longueur ne laisse que d'être fatiguant à son âge. Ici le temps est revenu au beau, mais il ne nous empêche pas de souhaiter que bon-papa < > à Trouville que lui-même (il nous l'a avoué) craint un peu. Nous devons te dire qu'ici on a trouvé bon-papa fort changé depuis l'année dernière, il a même presque complètement perdu la mémoire des faits présents. C'est ainsi qu'il a oublié complètement les remerciements que lui avait faits Caroline[3] au sujet de sa boîte qu'elle avait trouvée fort jolie. Charles y avait joint aussi les siens et là-dessus bon-papa et Charles eurent une longue conversation sur la fabrication et les progrès du cartonnage.

Mademoiselle Marie[4] se porte à merveille et est très sage le plus ordinairement, elle profite aujourd'hui d'un beau soleil et d'une température étonnement douce pour promener ses loisirs dans le jardin. Ayant bien mangé et satisfait du reste parfaitement bien aux autres besoins <du> corps, son visage prend une physionomie épanouie à laquelle ses énormes joues donnent un air de quiétude et de bonheur parfait. Tout est bien dans son visage mais ce sont surtout ses yeux comme aura dû vous le dire bon-papa qui sont remarquablement beaux ; c'est l'essentiel, car ce sont là 2 organes qui ne peuvent changer dans la croissance de l'individu.

Adieu mes chers parents, Caroline me charge de joindre toutes ses amitiés aux miennes et vous embrasser de tout cœur

Léon

Charles est à Mulhouse depuis 10 h.

Caroline trop occupée aujourd’hui ne peut vous écrire.


Notes

  1. Alexandrine Cumont, veuve d’Auguste Duméril l’aîné.
  2. André Marie Constant Duméril.
  3. Caroline Duméril, sœur de Léon et épouse de Charles Mertzdorff.
  4. Marie Mertzdorff, née le 15 avril 1859, est la fille de Caroline et Charles.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mercredi 21 septembre 1859. Lettre de Léon Duméril (Vieux-Thann) à ses parents Félicité et Louis Daniel Constant Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_21_septembre_1859&oldid=35061 (accédée le 26 avril 2024).

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