Mercredi 20 août 1856

De Une correspondance familiale

Lettre de Léon Duméril (Trouville) à sa sœur Caroline Duméril (Paris)

original de la lettre 1856-08-20.jpg


Caroline Duméril

Trouville s/mer 20 Août 56

J’ai aujourd’hui à te parler chère Caroline d’une chose assez cocasse et non moins amusante. Il est question du mariage de la <nouvelle> domestique. Je suis sûr que cette pensée ne t’est jamais venue à l’esprit cherche-la donc en attendant que tu la trouves passons à autre chose.

Coq et Poule se portent bien surtout cette dernière, elle est d’une vivacité étonnante et ne laisse rien prendre à son digne époux sans lui < cher > du bec, < > et elle <au moins> deux fois plus dodue que lui. A sa petite personne bien grassouillette <il joint> une figure grecque des plus < > au nez aquilin, au bec <expressif> vif et un œil noir < > blanc ombragé par une belle huppe de la même couleur.

Aujourd’hui jour de marché Louise a rapporté un gros papa canard qui (en ce moment il dort du sommeil du fils du <Prophète>) a tous ses <cou, cornette>, etc. <ce petit> très souvent recevait en échange un < > assez d’une voix enrouée et criarde qui tient à son jeune âge et à sa <mue> car je présume qu’à l’état adulte il changera le < > pour le < >.

Si tu n’as pas deviné <l’engagement> à propos du mariage sans te faire attendre plus longtemps je te dirai que c’est la mère <fanon[1]> qui a trouvé (ceci ne s’explique qu’au bord de la <mer>) un amoureux. Dimanche Jeudi et vendredi ils ont causé assez longtemps sur le banc qui est en face la maison de la fiancée.

Hier nous ne nous sommes pas baignés la marée de la nuit ayant passé par-dessus les marais qu’elle a laissés inondés et a <démantibulé> tout le personnel de l’établissement des bains qui ne s’attendait point à une telle visite de sorte que la mer étant pleine à 12 h ½ on n’a pu se baigner qu’à 3 h ½ et les baigneurs <disant> qu’on ne connaissait point la plage, n’engageaient guère à nous faire mettre dans l’eau.

Bien des amitiés à toute la famille, <merci> de ta lettre

Adieu <à toi>

PS. Les formules finales de la lettre étant trop longues < > mes sentiments n’ayant point changé, je les abrège.


Notes

  1. Fanon, domestique au service des Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mercredi 20 août 1856. Lettre de Léon Duméril (Trouville) à sa sœur Caroline Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_20_ao%C3%BBt_1856&oldid=35028 (accédée le 15 novembre 2024).

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