Mercredi 18 avril 1860

De Une correspondance familiale

Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris)

Original de la lettre1860-04-18.jpg


Vieux Thann

18 Avril 1860

Ma chère maman

Je viens t'annoncer que décidément et pour sûr, nous nous embarquons Samedi à 5 h. pour être à Paris Dimanche matin à la même heure ; pour ma part j'aurais préféré arriver un jour de semaine, mais mon pauvre Charles[1] a tant à faire encore qu'il est tout heureux d'avoir ces deux jours de plus, dans le jardin, à la fabrique partout, on le réclame, puis ce qui était encore incommode en partant le Jeudi c'est que la veille était prise par Mulhouse et tu sais que nous n'aimons pas partir un Vendredi. Enfin dans 4 jours nous serons près de vous, quel bonheur, et combien je me réjouis.

Dis je te prie à mes amies[2] combien je suis heureuse de l'empressement qu'elles mettent à venir nous voir ; j'espère que le Dimanche ne désorganisera pas leur bon projet, nous pourrons bien aller ensemble à la messe de 9 h. à St Paul et après déjeuner nous irons chez bon-papa[3].

Mimi[4] est tout à fait bien, plus remuante que jamais, elle ne se plait que par terre et ne veut même pas rester à table dans son fauteuil ni au jardin dans sa voiture lorsqu'elle est arrêtée.

Je prierai papa[5] de retenir une voiture pour notre arrivée et nos 7 à 8 colis. Je serai bien contente aussi que tu fisses une recommandation toute spéciale au laitier en lui offrant un sou de plus s'il veut le garantir. Léon[6] vous a donné bien des détails aussi suis-je laconique ayant la bonne espérance de me dédommager bientôt.

Il faudra nécessairement que je garde dans l'appartement une ou deux caisses me servant d'armoires, je pense les mettre dans ma chambre à l'ancienne place du secrétaire.

Adieu, ma chère maman, à Dimanche, reçois ainsi que Papa mes meilleurs embrassements

Ta fille

Crol

Charles voulait écrire à papa mais je pense bien qu'il en sera empêché par Mulhouse.

Croyez-vous qu'on pourrait louer une petite voiture pour traîner Mimi, nous aimerions bien que papa vît un peu si cela ne le dérange pas.


Notes

  1. Charles Mertzdorff, mari de Caroline Duméril.
  2. Aglaé et Eugénie Desnoyers.
  3. André Marie Constant Duméril.
  4. Marie Mertzdorff, fille de Caroline, âgée d’un an.
  5. Louis Daniel Constant Duméril.
  6. Léon Duméril, frère de Caroline.

Notice bibliographique

D’après l’original.

Pour citer cette page

« Mercredi 18 avril 1860. Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_18_avril_1860&oldid=34979 (accédée le 4 octobre 2024).

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