Lundi 16 avril 1860
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa cousine Isabelle Latham (Le Havre)
16 Avril 1860
Ma chère Isabelle
Je viens t'annoncer que nous partons Jeudi pour Paris à ma grande joie et j'espère bien que tu n'oublieras pas la bonne promesse <de tâcher> de te trouver dans la capitale en même temps que nous ; quel plaisir de nous retrouver, de pouvoir causer et nous raconter tout ce qui nous a occupées pendant ces deux années. Je serais si heureuse aussi de te montrer ma petite fille[1] qui aura demain un an et qui devient bien amusante ; enfin je ne puis te dire à quel point je me réjouis de te revoir car j'espère bien que les choses pourront s'arranger de manière à ce que votre voyage habituel du printemps coïncide avec le mien.
Pendant que je serai à Paris, Charles[2] ira en Angleterre pour affaires et avant son départ il ira vous faire une petite visite au Havre ; il serait bien désireux que ton père[3] pût lui donner quelques lettres comme il le demandera lui-même. Je te dirai que j'ai eu grand plaisir à voir Albert Barlow qui m'a donné beaucoup de détails sur les Havrais et m'a raconté bien des petites histoires ; c'est par lui et M. Müller[4] que j'ai su plusieurs petites choses qui m'ont amusée, autrement je suis tout à fait sevrée de nouvelles havraises, car tu es silencieuse au-delà de toute expression, mais il est vrai que tu as pour excuse le mauvais exemple que je te donne, aussi je me tais et n'ose te faire de reproches, nous nous dédommagerons, je l'espère bien, de nos silences respectifs.
Tu comprends quelle joie je vais avoir à me retrouver à Paris au milieu de toute la famille et de mes amies et quel plaisir j'aurai à présenter une grosse fille que papa et maman[5] connaissent seuls, je ne puis te dire que de bonheurs me donne cet enfant et son père je te l'assure n'en est pas moins fou que moi.
Tu m'excuseras, ma chère Isabelle, si je suis aussi laconique dans cette lettre, mais à l'avant-veille de mon départ tu comprends que j'ai bien à faire et avec la bonne pensée de te voir bientôt je n'entame pas les causeries. Sois, je te prie, l'interprète de mes sentiments de respect et d'affection auprès de chacun des membres de la famille et surtout près de ton bon père et reçois pour toi l'assurance de ma sincère et vive amitié et crois-moi toujours ta dévouée amie et cousine
Caroline
Ne m'oublie pas je te prie auprès de Mademoiselle Pilet[6] et veuille bien lui présenter tous nos souvenirs.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer cette page
« Lundi 16 avril 1860. Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa cousine Isabelle Latham (Le Havre) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Lundi_16_avril_1860&oldid=61391 (accédée le 21 novembre 2024).
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