Mercredi 15 novembre 1876 (B)
Lettre de Félicité, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff (Paris)
Vieux-Thann 15 9bre 1876.
Ma bonne petite Marie,
Je ne veux pas laisser partir cette lettre à ta chère tante[1] sans y joindre quelques lignes pour toi qui m’as fait tant de plaisir en m’écrivant, cependant malgré ce plaisir que me font tes lettres et celles de ma petite Emilie[2], je viens vous dire à toutes deux, mes chères enfants, que je ne veux pas prendre sur votre temps et que les bonnes lettres que vous adressez à votre cher papa[3] nous étant communiquées, nous avons par conséquent de vos chères nouvelles et que nous savons nous contenter de celles-là.
Tu sais ma bonne petite Marie que quoique je ne t’écrive pas souvent, ma pensée accompagne sans cesse mes chères petites-filles. Leurs progrès, leurs études, le développement de leur jugement dû aux conversations de la chère tante, tout cela me fait tant de bien ! et aussi de savoir que ta santé, celle d’Emilie sont telles que nous pouvons le souhaiter.
Ce petit dessin que tu as envoyé pour la fête de ton bon père a été bien examiné, et nous avons été si contents de penser que c’était ton ouvrage. Je te dirai, chère enfant, que ne veux plus que tu t’accuses de paresse, non non cela n’est pas, il faudrait presque au contraire ralentir ton zèle. Nous venons de passer de bien bons moments dans la société de mon frère et de Paul[4].
Ton bon-papa[5] a fait avec eux des promenades de plusieurs lieues, les uns et les autres ont parfaitement supporté ces longues marches pendant lesquelles on admirait sans cesse le pays qu’on trouve bien plus pittoresque que Morschwiller. Ce sera une grande fête pour nous quand tu viendras en compagnie de la chère famille visiter notre petite maison qui est modeste, jolie et commode, il n’y a qu’un inconvénient c’est l’éloignement du village et de l’église.
Mardi dernier j’ai vu à la gare de Thann Gabrielle et Jeanne Henriet qui conduisaient avec leur père[6] des amis au chemin de fer. Leur sœur aînée[7] a donné de grandes inquiétudes mais elle est heureusement hors de danger maintenant. Jeanne m’a paru charmante et a un accueil des plus aimables.
Je te quitte ma chère enfant en t’embrassant bien fort ainsi qu’Emilie. [ ]
Félicité Duméril.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 15 novembre 1876 (B). Lettre de Félicité, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Vieux-Thann) à sa petite-fille Marie Mertzdorff (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_15_novembre_1876_(B)&oldid=34946 (accédée le 18 décembre 2024).
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