Mercredi 14 juillet 1875
Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Mercredi 3 heures
Mon cher Charles,
C’est encore moi aujourd’hui qui me charge de vous donner les nouvelles ; qui du reste sont excellentes ; Emilie[1] reprend une bonne petite mine, Marie[2] va également bien, la semaine dernière elles ont pris plusieurs bains froids, mais cette semaine je suis forcée de les interrompre pour la grande chérie mais dans 6 jours je les lui ferai reprendre car c’est une très bonne chose qui lui fait du bien nous ferons de même pour les douches que nous avons Marie a prises depuis votre départ tous les jours jusqu’à hier, nous les recommenceront également la semaine prochaine. Je vous remercie mille fois de votre bonne lettre, nous voyons avec plaisir que vous allez mieux et même bien puisque vous pensez à reprendre vos bains. On est très satisfaits ici en pensant que dans 15 jours on sera au moment du départ et que le cher papa sera du voyage ce qui double le plaisir. Vous savez que c’est décidément à Port[3] que nous allons, nous avons loué également la chambre qu’habitait maman[4] il y a 2 ans, car cette bonne mère partira en même temps que nous ; papa[5] viendra nous rejoindre vers le 15 ; Alphonse[6] ne pourra pas partir dès le 1er mais il a l’intention de ne rester que 8 jours de plus que nous à Paris.
Nous ne parlons plus d’autre chose depuis déjà longtemps, les voyages à la mer et à Vieux-Thann font tous les frais de la conversation, nous préparons les petits ouvrages et les lectures, car nous comptons emporter peu de travaux véritablement sérieux, voulant jouir le mieux possible des vacances.
Hier les fillettes voulaient vous écrire mais je suis sûre que vous comprendrez qu’elles n’aient pas pu le faire lorsque vous saurez qu’on aur a confituré toute la journée ; depuis plusieurs jours elles cherchaient à s’avancer afin de pouvoir m’aider dans cette grande besogne ; en effet c’est ce qui est arrivé, aussitôt après la leçon de dessin[7] Marie est venue éplucher, peser && et sa petite sœur en a fait autant et je puis vous assurer qu’elles étaient bien contentes toutes deux ; à la fin de la journée on a travaillé puis cousu et lu.
Aujourd’hui il fait comme ces jours passés une chaleur excessive, on aspire après une température moins élevée car on a toujours les yeux à moitié fermés lorsqu’il fait si chaud.
Nous avons vu hier Georges D.[8] qui compte aller vous trouver la semaine prochaine.
En ce moment on fait la leçon d’histoire mais il fait vraiment trop chaud pour que ce soit agréable, il serait plus agréable de se laisser aller au sommeil qui est vraiment impétueux du moins pour moi en ce moment.
Demain nous irons à l’ouvroir de la rue de l’épée de bois faire travailler les enfants puis nous irons chercher Marie Flandrin à midi ½ pour qu’elle vienne coudre un long moment avec ses amies. Demain Alphonse papa et M. Edwards[9] dînent à Versailles chez Mme Buffet[10] nous irons tenir compagnie à maman qui n’est pas encore tout à fait bien portante, elle tousse et n’est pas à son aise. Au premier jour moins chaud nous irons chez le dentiste[11], car je ne veux pas partir pour 2 mois sans qu’on ait constaté l’état des dents de nos deux chéries.
Adieu, mon cher Charles, je vous envoie nos meilleures amitiés et vous adresse tous les baisers de Marie et Emilie. Dites mille choses de notre part à bonne-maman Duméril et à bon-papa[12].
AMD
Marie souhaite que vous ne pensiez pas à faire arranger les douches de Vieux-Thann, et moi au contraire je serais bien contente de les lui donner [aussi en septembre].
Notes
- ↑ Emilie Mertzdorff (la « petite sœur »).
- ↑ Marie Mertzdorff (« la grande chérie »).
- ↑ Port-en-Bessin dans le Calvados.
- ↑ Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
- ↑ Jules Desnoyers.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Leçon de dessin avec Marie Louise Duponchel.
- ↑ Georges Duméril.
- ↑ Henri Milne-Edwards.
- ↑ Marie Pauline Louise Target, épouse de Louis Joseph Buffet.
- ↑ E. Pillette, dentiste.
- ↑ Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mercredi 14 juillet 1875. Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mercredi_14_juillet_1875&oldid=56929 (accédée le 15 novembre 2024).
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