Mardi 30 avril 1878 (A)
Lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Flers dans l’Orne) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Flers 30 Avril 1878.[1]
Ma chère Aglaé,
Je n’ai pu hier te remercier, te prier de remercier pour nous Marie et Emilie[2], des excellentes photographies[3] que nous avons reçues. J’en ai mis un exemplaire dans mon album, et Adèle[4] m’a permis de m’approprier l’autre, remplaçant, dans ma chambre à coucher, les images datant de 1871, qu’Adèle conserve, afin que Louise[5] possède le portrait de sa marraine[6].
J’ai demandé, hier, en Alsace, si je ne pourrais obtenir la photographie carte du bon M. Mertzdorff[7], que je voudrais placer entre ses filles. Celles, grandes, de leurs deux Mères[8], se trouvent au-dessus des leurs. Tu es trop bonne, ma chère Aglaé, d’avoir pris la peine de m’écrire, et de me donner d’intéressants détails sur quelques membres de notre famille.
Je suis, en ce moment, comme tu l’es toute l’année, assez occupée, en raison du surcroît de besogne que l’absence de nos bonnes cause à Adèle, ce dont je cherche à lui alléger quelque peu le fardeau.
Je suis bien touchée de l’affectueuse lettre d’Emilie : je sais, moi qui suis en retard de correspondance envers beaucoup de personnes, combien on arrive difficilement à exécuter ce que l’on a projeté.
J’espère vous voir à Paris, lorsque je le traverserai pour quelques heures, en me rendant en Alsace, à l’occasion du mariage de Georges[9], dont la célébration est fixée au 17 Juin. J’irais, si j’en voyais la possibilité, vous demander à dîner, mais j’ignore comment j’organiserai mes plans.
Je te suis infiniment obligée de vouloir te mettre de nouveau à ma disposition pour me rendre service : peut-être recourrai-je encore à tes bons offices, pour l’achat d’un cadeau aux mariés. Je voudrais qu’il fût convenu entre nous qu’à l’accusé de mon mandat, tu consentirais à m’envoyer ta carte, sous enveloppe non collée, ce qui me dirait que ma lettre t’est parvenue. Je te prie, ma chère Aglaé, qu’il en soit ainsi, à l’avenir.
Tu auras su, par ma sœur[10], combien la casserole et la cuillère ont été trouvés de bon goût et ont paru faire plaisir.
Je te quitte, chère Aglaé. Adèle se joint à moi pour t’embrasser de tout cœur, ainsi que Marie et Emilie. Veuille te faire mon interprète et celui de mes enfants[11] auprès de Monsieur Milne-Edwards[12] et de Monsieur Alphonse[13], ainsi que de tes excellents parents[14], dont le souvenir nous est si cher.
Ta bien affectionnée
EugénieDuméril
Notes
- ↑ Lettre sur papier deuil.
- ↑ Marie et Emilie Mertzdorff.
- ↑ Voir la lettre du 28 mars.
- ↑ Adèle Duméril, épouse de Félix Soleil et fille d’Eugénie Duméril.
- ↑ Louise Soleil.
- ↑ Marie Mertzdorff.
- ↑ Charles Mertzdorff, père de Marie et Emilie.
- ↑ Caroline Duméril (†), première épouse de Charles Mertzdorff, mère de Marie et Emilie, et Eugénie Desnoyers (†), seconde épouse, qui a élevé les fillettes.
- ↑ Georges Duméril va épouser Maria Lomüller.
- ↑ Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril.
- ↑ La famille Soleil.
- ↑ Henri Milne-Edwards.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Jeanne Target et son époux Jules Desnoyers.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 30 avril 1878 (A). Lettre d’Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (Flers dans l’Orne) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_30_avril_1878_(A)&oldid=40972 (accédée le 18 décembre 2024).
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