Mardi 26 juin 1877
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 26 Juin 1877
Mon Père chéri,
Me voilà bien en retard pour t’écrire et je vais être obligée de griffonner en poste ; si j’ai attendu si tard c’est que je voulais que ma lettre te donne le résultat de la visite à M. Mandl[1].
Il n’a rien trouvé de particulier dans la gorge d’oncle[2] mais il trouve l’état général mauvais pas très merveilleux surtout les bronches paraît-t-il et il veut tout d’abord qu’oncle interrompe son cours ou qu’il ne fasse que les leçons indispensables ce qui le désespère ; il dit que c’est de l’excès de faiblesse fatigue, que le bord de la mer lui serait détestable en ce moment ; que Cauterets également serait trop affaiblissant dans l’état où il est en ce moment ; qu’il lui faut surtout de la campagne du bon air, et un repos complet loin de son laboratoire (autre désespoir pour le pauvre oncle). Il a ajouté qu’il lui conseillait s’il le pouvait d’aller quelque part en Suisse faire une cure de petit-lait ; mais je sais que cette idée ne sourit pas beaucoup ; il approuve Arcachon.
On n’a pas Pour le moment il ordonne des gargarismes et des inhalations avec un petit appareil qu’il lui a donné.
Comme tu le penses on n’a pas encore eu le temps de former des projets mais tante[3] trouve qu’il faudrait passer Août à Vieux-Thann et 7bre à Arcachon tu vois que c’est toujours à peu près la même chose et que la même incertitude continue on va je pense y réfléchir à tête reposée et je te tiendrai au courant de tout ce qui sera dit. De ton côté quel serait ton avis ?
Merci, merci, mille fois mon bon père, pour ta lettre de ce matin je crois que tu ne peux pas te douter du plaisir que tu nous fais.
Le même courrier m’a apporté une lettre de Marie Berger m’annonçant la naissance d’un petit cousin André Deguerre. Elle m’envoyait aussi leurs photographies.
Nous n’avons pas eu hier de cours d’anglais parce que Mme Foussé[4] est très souffrante.
En ce moment je travaille beaucoup mon piano voilà 15 jours que j’en fais régulièrement 2 heures tous les jours et cela m’amuse assez. Je dessine aussi plus que de coutume mais ce n’est pas encore énorme !
J’ai peur que ma lettre ne parte pas ; je vais donc la terminer après t’avoir embrassé comme tu sais que je t’aime mon petit père chéri.
Ta fille
Marie
Cette lettre ne compte pas tu sais. Il paraît
Notes
- ↑ Le docteur Louis Mandl.
- ↑ Alphonse Milne-Edwards, professeur au Muséum d’histoire naturelle de Paris.
- ↑ Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
- ↑ Céline Silvestre de Sacy, épouse de Frédéric Foussé.
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer cette page
« Mardi 26 juin 1877. Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) », Une correspondance familiale (D. Poublan et C. Dauphin eds.), https://lettresfamiliales.ehess.fr/w/index.php?title=Mardi_26_juin_1877&oldid=40908 (accédée le 4 octobre 2024).
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